DApostrophes à Bouillon de culture, Bernard Pivot est une figure incontournable du petit écran, et l'une des personnalités les plus populaires de France. Ses deux précédents ouvrages, publiés chez Albin Michel, 100 mots à sauver (2004) et 100 expressions à sauver (2008) ont rencontré un immense succÚs.Bernard Pivot est membre de l'académie
perfectionnĂ©s Ă©lectroniques chimiques biologiques atomiques et Ă  neutrons sur les charniers d’aujourd’hui et demain. » 12 juin, Jean DieudonnĂ© est interviewĂ© par Bernard Pivot Ă  l’émission Apostrophes Ă  XVIII]1. Mais dĂšs Ă  prĂ©sent j’ai la conviction qu'une algĂšbre homotopique ou, dans une vision plus vaste, une algĂšbre topologique » telle que je l’envisage, ne pourra ĂȘtre dĂ©veloppĂ©e avec toute l'ampleur qui lui appartient, sans lesdits fondements catĂ©goriques. Il s’agit d'une thĂ©orie des grosses catĂ©gories que j'appelle Ă  prĂ©sent accessibles », et des parties accessibles de celles-ci, en reprenant complĂštement la thĂ©orie provisoire que je prĂ©sente dans SGA 4 I 9 [2]. J’ai tissĂ© un tapis de prĂšs de deux cents pages sur ce thĂšme d’apparence anodine, et cela me fera plaisir de t’en prĂ©senter les grandes lignes, si cela t'intĂ©resse. Il quitte les Aumettes, fait Ă©tape chez une amie Ă  Carcassonne, et lĂ , il brĂ»le un grand nombre de manuscrits. Il fait venir son ancien Ă©lĂšve Jean Malgoire, professeur Ă  l’universitĂ© de Montpellier, et lui confie cinq cartons intacts, contenant 25000 pages de notes et articles. L ’ermite de L asserre En aoĂ»t 1991, Grothendieck s’installe incognito Ă  Lasserre, hameau de Haute-AriĂšge, dans le Couserans, prĂšs de Saint-Girons, non loin du Vernet oĂč fut internĂ© son pĂšre. Il donne Ă  de rares proches la consigne de ne communiquer son adresse Ă  personne ; la consigne sera respectĂ©e puisque le public n’apprendra le lieu de sa retraite qu’à sa mort. Le maire du village de 1983 Ă  1995, Daniel Fillola, dĂ©couvre par hasard l’importance du nouvel arrivant en feuilletant Science et Vie. mĂšne une vie d’ermite, et ne reçoit personne. Lasserre, vu de Clanet 553 m, dans le Couserans 1992. Mon ancien Ă©lĂšve Alain Genestier ENS 1986 58 soutient une thĂšse en gĂ©omĂ©trie algĂ©brique sous la direction de GĂ©rard Laumon, intitulĂ©e Ramification du revĂȘtement de Drinfeld ». Il publiera en 2007 un livre intitulĂ© L’isomorphisme entre les tours de Lubin-Tate et de Drinfeld, avec Laurent Fargues et Vincent Lafforgue. Longtemps chercheur au CNRS, il est professeur des UniversitĂ©s Ă  Nancy, oĂč il a dirigĂ© deux thĂšses, intitulĂ©es Compactifications de variĂ©tĂ©s de Siegel aux places de mauvaise rĂ©duction » en 2008, Le lemme fondamental mĂ©taplectique de Jacquet et Mao » en 2012. 58 Si je cite ici les parcours de quelques anciens Ă©lĂšves ayant croisĂ© les idĂ©es de Grothendieck, c’est pour donner un vague aperçu de la postĂ©ritĂ© de ces idĂ©es. 29 novembre, mort de Jean DieudonnĂ© Ă  Paris. 1994. AprĂšs sept ans de recherches, le britannique Andrew Wiles dĂ©montre la conjecture de Taniyma-Shimura-Weil, qui implique le Grand thĂ©orĂšme de Fermat. 1996. Claire Voisin construit un contre-exemple Ă  la conjecture de Kodaira en dimension 4. En gĂ©omĂ©trie algĂ©brique complexe, un accent est mis sur certaines variĂ©tĂ©s compactes munies d’une mĂ©trique particuliĂšre les variĂ©tĂ©s kĂ€lhĂ©riennes. Pour bien comprendre la topologie de ces objets, il est important de comparer ces variĂ©tĂ©s aux variĂ©tĂ©s dites projectives. En 1960, le mathĂ©maticien Kunihiro Kodaira a prouvĂ© en s’appuyant sur sa classification des surfaces complexes qu’en dimension 2, toute surface kĂ€hlerienne pouvait ĂȘtre dĂ©formĂ©e en une surface projective. Le tour de force de Claire Voisin fut de construire une variĂ©tĂ© kĂ€lherienne compacte en dimension 4 ou plus qui ne pouvait ĂȘtre obtenue par dĂ©formation d’une variĂ©tĂ© projective car elle n’a pas le mĂȘme type d’homotopie et donc d'Ă©tablir que le rĂ©sultat de Kodaira n’était pas valable en toute dimension. Vladimir VoĂŻevodski dĂ©montre la conjecture de John Williard Milnor 1970 Pour tout corps F de caractĂ©ristique diffĂ©rente de 2, la K-thĂ©orie de Milnor modulo 2 de F est isomorphe Ă  sa cohomologie Ă©tale ou ce qui est Ă©quivalent, Ă  la cohomologie de son groupe de Galois absolu, profini, Ă  coefficients dans Z/2Z. » Grothendieck avait prĂ©venu ses amis et connaissances la fin du monde aurait lieu en octobre 1996. Le moment venu, rien ! Il leur envoie un rectificatif annonçant la fin du Tout » pour 2015 ou 2016. 1997. En janvier, dĂ©crit heure par heure, minute par minute, une journĂ©e pendant laquelle il pense Ă  se suicider. 1998. 28 avril, Pierre Cartier annonce la mort de Bourbaki, dans une interview Ă  LibĂ©ration. Jugement d’humeur ou canular, Bourbaki est toujours en activitĂ© en 2020. A la fin du tome 2 de son traitĂ© d’Analyse mathĂ©matique Springer, Roger Godement insĂšre une longue postface intitulĂ©e Science, technologie, armement ». 6 aoĂ»t, mort d’AndrĂ© Weil Ă  Princeton. 10 novembre, mort de Jean Leray, Ă  La Baule. 2001. Parution de la correspondance Grothendieck-Serre, par la SociĂ©tĂ© MathĂ©matique de France. Alain Connes reçoit le prix Crafoord pour ses travaux en gĂ©omĂ©trie non commutative. 2002. 4 juillet, mort de Laurent Schwartz Ă  Paris. Laurent Lafforgue, qui a fait une thĂšse de gĂ©omĂ©trie algĂ©brique sous la direction de GĂ©rard Laumon, et qui est professeur Ă  l’IHES, reçoit la mĂ©daille Fields au 24Ăšme congrĂšs international des mathĂ©maticiens, pour avoir dĂ©montrĂ© une partie des conjectures de Langlands. Vladimir VoĂŻevodski reçoit Ă©galement la mĂ©daille Fields pour avoir dĂ©veloppĂ© la notion d’homotopie pour les variĂ©tĂ©s algĂ©briques et pour avoir formulĂ© la cohomologie motivique, permettant de dĂ©montrer de nombreuses conjectures, comme la conjecture de Milnor. 2003. Jean-Pierre Serre reçoit le prix Abel. 2006. En juin, mon ancien Ă©lĂšve Lionel Dorat ENS Lyon 1998 soutient sa thĂšse de doctorat Ă  l’UniversitĂ© Louis Pasteur de Strasbourg, sur les G-structures entiĂšres de reprĂ©sentations cristallines » sous la direction de Wintenberger, approfondissant la thĂ©orie de Fontaine et Laffaille sur l’équivalence de la catĂ©gorie tannakienne des reprĂ©sentations cristallines du groupe de Galois d’un corps local K, et de la catĂ©gorie des Ί-modules filtrĂ©s sur K admissibles. 2008. Le 2 juin, sur France Culture, StĂ©phane DĂ©ligeorges consacre l’émission Continent Sciences Ă  Grothendieck, pour ses 80 ans, avec la participation de Michel Demazure, Denis Guedj et Laurent Lafforgue. 13 aoĂ»t, mort d’Henri Cartan Ă  Paris, Ă  104 ans. 2010. Le 3 janvier, rĂ©dige un texte interdisant la publication de ses Ă©crits. L’IHES, qui envisageait de rééditer ses travaux, stoppe net son projet. 24 avril, mort de Denis Guedj Ă  Paris. NĂ© Ă  SĂ©tif en 1940, il a comptĂ© en 1969 parmi les fondateurs, avec Claude Chevalley, du dĂ©partement de mathĂ©matiques du Centre universitaire de Vincennes, devenu l’universitĂ© Paris VIII. Il y a enseignĂ© l’histoire des sciences et l’épistĂ©mologie. Collaborateur de LibĂ©ration de 1994 Ă  1997, il avait connu la cĂ©lĂ©britĂ© en 1998 avec Le ThĂ©orĂšme du Perroquet, en 2000 avec le MĂštre du Monde, et en 2005 avec ZĂ©ro. Denis Guedj Ă©tait un ami de Grothendieck. HervĂ© Nisic tourne un documentaire sur Grothendieck, L’espace d’un homme, Il est l’un des premiers journalistes Ă  se lancer sur ses traces. J’ai entendu parler du personnage Grothendieck en 2008. Le sujet et la perspective d’éventuellement le rencontrer m’ont tout de suite passionnĂ©. » Son documentaire repose sur de nombreux tĂ©moignages. 2011. 23 mars, John Milnor prix Abel pour ses travaux en topologie, gĂ©omĂ©trie et algĂšbre. 30 avril, Daniel Quillen meurt Ă  70 ans Ă  Gainesville, en Floride. En octobre, le mensuel GQ publie un article de Philippe Douroux, Alexandre Grothendieck, un voyage Ă  la poursuite des choses Ă©videntes », disponible en ligne. 2012. Luc Illusie reçoit la mĂ©daille Emile Picard pour ses travaux fondamentaux sur le complexe cotangent, la formule de Picard-Lefschetz, la thĂ©orie de Hodge et la gĂ©omĂ©trie logarithmique ». 2013. 12 avril, au CollĂšge de France, Antoine Compagnon, professeur de littĂ©rature française, et Alain Connes, titulaire de la chaire d’analyse et de gĂ©omĂ©trie, Ă©tablissent un parallĂšle entre A la recherche du temps perdu et RĂ©coltes et Semailles. Intelligence proustienne et imagination mathĂ©matique ? Pierre Deligne reçoit le prix Abel. Michael Artin, professeur Ă©mĂ©rite au MIT reçoit le prix Wolf. 2014, A la fin septembre, finit par accepter la prĂ©sence de ses enfants, qui l’accompagnent jusqu’au dernier jour. Il meurt le 13 novembre au matin, Ă  l’hĂŽpital AriĂšge Couserans de Saint-Girons, situĂ© sur la commune de Saint-Lizier. La nouvelle fait le tour des rĂ©dactions du monde entier The New York Times, The Washington Post, The Guardian, The Independant, The Telegraph
. LibĂ©ration lui consacre une page, sous la plume de Philippe Douroux Alexandre Grothendieck, ou la mort d’un gĂ©nie qui voulait se faire oublier Alexandre Grothendieck est mort jeudi matin Ă  l’hĂŽpital de Saint-Girons AriĂšge, Ă  l’ñge de 86 ans. Un nom trop compliquĂ© Ă  mĂ©moriser et une volontĂ© maintes fois affirmĂ©e de s’effacer, d’effacer sa vie et son Ɠuvre, font que cette mort aurait dĂ» passer inaperçue. Mais l’homme est trop grand et le mathĂ©maticien trop important pour que cet effacement soit total. A Sivens, les zadistes n’ont sans doute jamais entendu parler de cet homme qui a ouvert une brĂšche politique, aprĂšs avoir reconstruit les maths d’aprĂšs Euclide. 
 Philippe Douroux Le Monde titre, sous la plume de Philippe Pajot et StĂ©phane Foucart Alexandre Grothendieck, le plus grand mathĂ©maticien du XXe siĂšcle, est mort. Alexandre Grothendieck a bouleversĂ© la façon de faire des mathĂ©matiques avec sa nouvelle vision de la gĂ©omĂ©trie.
 L’HumanitĂ© titre, plus sobrement Alexandre Grothendieck, gĂ©ant des mathĂ©matiques, est mort. Pierre Cartier dĂ©clare Il s’est retrouvĂ© l’un des crĂ©ateurs de la gĂ©omĂ©trie algĂ©brique, avec des idĂ©es extrĂȘme-ment gĂ©nĂ©rales, et des mĂ©thodes qui n’auraient pas dĂ» rĂ©ussir, parce que, en gros, il Ă©tait comme un aigle qui survole de trĂšs haut et qui plonge sur sa proie ». Le 16 novembre, Jean-Pierre Kahane 1926-2017 publie ce tĂ©moignage Grothendieck et MontpellierGrothendieck et MontpellierGrothendieck et MontpellierGrothendieck et Montpellier Comme tous les mathĂ©maticiens de ma gĂ©nĂ©ration j’ai le souvenir de Grothendieck aux congrĂšs internationaux de Moscou 1966 et de Nice 1970 refusant d’aller Ă  Moscou recevoir la mĂ©daille Fields, puis prenant Nice comme tribune pour son tournant Ă©cologiste. Mais j’ai des souvenirs personnels plus anciens. D’abord, un dĂźner chez Laurent et Marie-HĂ©lĂšne Schwartz. La conversation Ă©tait tombĂ©e sur le problĂšme de la synthĂšse spectrale tel que le formulait Schwartz, et elle s’en Ă©tait bien vite dĂ©tournĂ©e trop difficile pour moi, avait dĂ©clarĂ© Grothendieck. Quelques annĂ©es plus tard, il Ă©tait rĂ©solu par Malliavin. Et surtout, j’ai le souvenir des copies d’examen de Grothendieck Ă  Montpellier. En 1954, quand je suis arrivĂ© Ă  Montpellier, les mathĂ©matiques occupaient quelques salles du palais de l’universitĂ©, au dessus de la rue de l’UniversitĂ©, dans le centre de la vieille ville. Le corps enseignant comprenait cinq personnes trois professeurs, Soula, TurriĂšre et Couchet, et deux maĂźtres de confĂ©rence, Dives et moi. Pas d’assistant ni de chef de travaux. Soula, analyste, et TurriĂšre, mĂ©canicien, Ă©taient de vieux messieurs charmants, Couchet, mĂ©canicien, bien plus jeune, avait pris la succession d’Humbert, Dives avait Ă©tĂ© professeur titulaire Ă  Clermont-Ferrand et rĂ©trogradĂ© comme collaborateur ; il fonctionnait en MathĂ©matiques gĂ©nĂ©rales, pour mon profit puisque j’avais les meilleurs Ă©tudiants en MPC. La ville Ă©tait dĂ©licieuse et assoupie. Les mathĂ©matiques avaient eu une bonne bibliothĂšque quand Denjoy Ă©tait Ă  Montpellier, au dĂ©but du siĂšcle ; elle n’était plus entretenue. On m’accueillait en trublion sympathique. Un jour, avec Soula et TurriĂšre, la conversation Ă©tait tombĂ©e sur Grothendieck, qu’ils avaient eu comme Ă©tudiant. Ils ont sorti pour moi ses copies d’examen de licence, et, d’un coup, mon respect pour eux a fait un bond en avant. Ces copies Ă©taient illisibles. Un examinateur aurait pu refuser de les lire. Mais ces vieux messieurs, Soula d’abord je crois, avaient senti ce qui se cachait derriĂšre Grothendieck, et il a passĂ© ses examens. C’est ensuite que, licenciĂ©, il s’est rendu Ă  Nancy. Quand il est revenu Ă  Montpellier tout avait changĂ©, sinon les paysages alentour. Nous n’en avons jamais parlĂ©, mais derriĂšre son retour il devait y avoir le souvenir des salles dominant la rue de l’UniversitĂ©, et une certaine reconnaissance pour les vieux messieurs charmants qui lui avaient ouvert les portes. » Jean-Pierre Kahane, 16 novembre 2014 avait confiĂ© en 1991 Ă  son ancien Ă©lĂšve Jean Malgoire 20000 pages dĂ©posĂ©es dans 5 cartons, entreposĂ©es Ă  l’universitĂ© de Montpellier. Mathieu Grothendieck fait venir Ă  Lasserre le libraire parisien Jean-Bernard Gillot59, et lui confie les manuscrits de son graphomane de pĂšre, 3 cantines contenant 40000 pages soigneusement rangĂ©es dans 44 boĂźtes entoilĂ©es rĂ©alisĂ©es sur mesure, plus quelques bouteilles d’alcool de mĂ»re et de poire. Ces Ă©crits mathĂ©matiques, poĂ©tiques, philosophiques, mystiques, ont Ă©tĂ© explorĂ©s par Georges Malstiniotis, disciple du maĂźtre, mais sont loin d’ĂȘtre inventoriĂ©s. Ils sont actuellement entreposĂ©s dans un lieu tenu secret Ă  Paris. Il serait bon qu’ils soient classĂ©s trĂ©sor national. 59 Jean-Bernard Gillot tient la Librairie Alain Brieux, 48 rue Jacob, 75006 Paris. Une vie en trois photos
 2015. PremiĂšre publication de RĂ©coltes et Semailles au Japon. Une traduction partielle en russe Ă©tait parue en 2002. 14 novembre Alexandre Grothendieck, ou le silence du gĂ©nie » Une vie, une oeuvre, France Culture, Perrine Kervran 2016. Le Canard enchaĂźnĂ©, 24 fĂ©vrier 2016 En mars, Bourbaki publie les chapitres 1 Ă  4 de Topologie algĂ©brique, chez Springer, premier volume du TraitĂ© publiĂ© depuis 1998. Andrew Wiles reçoit le prix Abel. 2 juin, Claire Voisin est Ă©lue titulaire de la chaire de GĂ©omĂ©trie algĂ©brique au CollĂšge de France. Elle est la premiĂšre mathĂ©maticienne Ă  ĂȘtre Ă©lue. 21 juillet, mort de Roger Godement, Ă  Villejuif. Godement Ă©tait assez Ă©loignĂ© de Grothendieck sur le plan mathĂ©matique, mais il en Ă©tait proche sur le plan politique. Ils partageaient la mĂȘme dĂ©testation des mathĂ©matiques mercenaires, et ils Ă©taient l’un et l’autre des imprĂ©cateurs au cƓur fidĂšle ». Septembre La revue Pour la science consacre un excellent dossier Ă  Alexandre Grothendieck, rĂ©digĂ© par Winfried Scharlau, Jean Malgoire et Leila Schneps. 3 novembre L’hĂ©ritage d’Alexandre Grothendieck » La mĂ©thode scientifique, France Culture, Nicolas Martin.. Du 18 au 20 novembre, rencontres littĂ©raires Ă  Pau Les idĂ©aux mĂšnent le monde », Pierre Cartier et Jean VallĂšs. 2017. 10 mai, les archives mathĂ©matiques d’Alexandre Grothendieck sont accessibles sur le web, via le site de l’UniversitĂ© de Montpellier pages sur au total peuvent ĂȘtre consultĂ©es. Ce sont des documents consignĂ©s par le savant entre 1949 et 1991. 30 septembre, mort de Vladimir VoĂŻevodski, Ă  Princeton. 17 dĂ©cembre Alexandre Grothendieck, un mathĂ©maticien qui prit la tangente » Les
BernardPivot et le soft power | Arabe de JĂ©rusalem Posted On: fĂ©vrier 23, 2022; 0 Shares; Bernard Pivot. L’intĂ©rĂȘt pour la culture et les arts est l’un des Ă©lĂ©ments fondamentaux des programmes et des politiques de plusieurs pays du monde. Le secteur culturel est considĂ©rĂ© comme un mĂ©canisme permettant de rĂ©vĂ©ler les profondeurs de la culture et de l’histoire,
"J'ai rencontrĂ© Alexandre Soljenitsyne quatre fois, quatre moments extraordinaires 1. Avant mĂȘme de l'inviter dans Apostrophes, le 11 avril 1975, je lui avais consacrĂ©, fin 1973, au moment de la sortie de L'Archipel du Goulag, l'une des Ă©missions d'Ouvrez les guillemets. Le dĂ©bat avait Ă©tĂ© fort animĂ©, notamment entre Jean Daniel et Max-Pol Fouchet. Le premier parlait d'un tĂ©moignage capital, tandis que le second minimisait son importance. Tout comme Alain Bosquet, Ă©galement sur le plateau, qui Ă©tait fort dubitatif. Car, il faut bien le rappeler aujourd'hui, il n'y avait pas alors de belle unanimitĂ© au sein de l'intelligentsia française. Nombre d'intellectuels critiquaient l'aspect partiel du rĂ©cit de Soljenitsyne, d'autres encore considĂ©raient qu'il n'Ă©tait pas de grande qualitĂ© littĂ©raire. DĂ©but 1975, alors que, expulsĂ© d'URSS, il rĂ©sidait en Suisse, je l'ai conviĂ© Ă  l'occasion de la sortie de ses MĂ©moires, Le ChĂȘne et le Veau. C'Ă©tait l'une de mes premiĂšres Ă©missions d'Apostrophes et je venais d'avoir Nabokov. Deux grands Russes coup sur coup. Quel bonheur ! C'Ă©tait formidable. L'auteur d'Une journĂ©e d'Ivan Denissovitch et du Pavillon des cancĂ©reux Ă©tait vraiment impressionnant. Par sa stature, sa barbe, son physique. Tout ce qu'il reprĂ©sentait, la guerre, le goulag, le cancer, bref, tout ce que Ă  quoi il avait Ă©chappĂ©, et son courage incroyable faisaient que vous vous sentiez bĂȘte et tout petit en face de lui. C'est comme si vous aviez reçu de Gaulle ! On me disait qu'il n'avait pas bon caractĂšre. Comment aurait-il pu survivre sinon ? Cela dit, il a fait montre, Ă  chacune de nos rencontres, d'une vraie gentillesse et d'une grande disponibilitĂ©. Il tenait Ă  sa femme, Ă  ses enfants, Ă  la Russie, Ă  Dieu et au temps. Le temps Ă©tait son bien le plus prĂ©cieux, car il savait qu'il pouvait mourir d'un moment Ă  l'autre et qu'il lui fallait finir La Roue rouge, sa monumentale histoire de la Russie d'avant 1917. Aussi, lorsque je suis allĂ© le retrouver dans son refuge du Vermont, aux Etats-Unis, en 1983, pour un long tĂȘte-Ă -tĂȘte, j'avais conscience qu'il s'agissait lĂ  d'un cadeau inestimable. Une fois le principe de l'interview tĂ©lĂ©visĂ©e acceptĂ© - j'Ă©tais le seul Ă  m'ĂȘtre entretenu avec lui dans le Vermont - il Ă©tait tout Ă  vous. Plus tard, je l'ai reçu, dans le cadre de Bouillon de culture ; enfin, je suis allĂ© tourner un reportage en 1998, aprĂšs son retour en Russie, dans sa maison des environs de Moscou. Chaque fois, j'ai eu le sentiment d'avoir en face de moi un tĂ©moin et un acteur capital de l'Histoire." 1 Un coffret rĂ©unissant les quatre Ă©missions sera en vente le 1er octobre dans une coĂ©dition Gallimard-INA. Les plus lus OpinionsLa chronique de Vincent PonsVincent Pons, avec Boris VallĂ©eLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles Pialoux
VEILLIR: un trĂšs beau texte de Bernard Pivot. Face au temps qui passe et nous mĂšne inexorablement au terme de notre vie, chacun a sa façon de voir les choses. Et celle de Bernard Pivot vaut le dĂ©tour. S’il y a bien une rĂ©alitĂ© devant laquelle tous les humains naissent Ă©gaux, c’est la soumission au temps qui passe.
Par PubliĂ© le 21/10/2010 Ă  0000 Mis Ă  jour le 28/12/2017 Ă  1220 Apostrophes, Bouillon de culture, Double je, les Dicos d'or, c'est lui. Bernard Pivot a animĂ© pendant trente ans des Ă©missions littĂ©raires sur le service public. Le journaliste, heureux retraitĂ© de la tĂ©lĂ©, appuie sur le bouton retour en arriĂšre pour un reportage retraçant sa carriĂšre Un reportage inĂ©dit de la collection Empreintes a Ă©tĂ© diffusĂ© vendredi soir sur France 5 afin de retracer la carriĂšre de Bernard Pivot AFP. Et il y a de quoi dire ! Le journaliste amoureux des mots a en effet passĂ© trente ans de sa vie Ă  hanter les plateaux de tĂ©lĂ©vision. Aujourd'hui, retraitĂ© de la petite lucarne mais pas de la littĂ©rature, Bernard Pivot, 75 ans, mĂ©ritait bien un hommage appuyĂ© sur ces annĂ©es Apostrophes. Le hasard fait bien les chosesRien ne prĂ©destinait Bernard Pivot Ă  devenir prĂ©sentateur. Originaire de Lyon, il Ă©tait un Ă©lĂšve moyen, plus douĂ© en sport que dans les autres matiĂšres. Ce n'est que grĂące Ă  son amour du français ?et un peu de chance, avoue-t-il ? qu'il est acceptĂ© au Centre de formation des journalistes CFJ et monte Ă  Paris en 1955. C'est encore "par hasard" qu'il est embauchĂ© par le Figaro littĂ©raire en 1958. Il y travaille jusqu'Ă  la disparition du journal en 1971. RapatriĂ© au Figaro, il n'y restera que quatre ans avant de lancer le magazine Lire en 1975. Cette mĂȘme annĂ©e, ses passions tĂ©lĂ©visuelles commencent. Une vie entre parenthĂšses pour ApostrophesLe lancement d'Apostrophes le 10 janvier 1975 le vendredi soir sur Antenne 2 marque le dĂ©but d'une belle histoire d'amour avec le public mais surtout pour les Ă©crivains et grands penseurs de ce monde. LĂ©vi-Strauss, JankĂ©lĂ©vitch, Nabokov, DumĂ©zil, Yourcenar voir vidĂ©o plus bas, Duras, D'ormesson ou Soljenitsyne, ils sont tous passĂ©s Ă  sa table pour discuter de leurs ouvrages et dĂ©battre avec d'autres de leurs thĂ©ories. "J'ai eu la chance de ne pas avoir fait d'Ă©tudes supĂ©rieures de lettres, sinon j'aurais Ă©tĂ© de la paroisse, j'aurais voulu montrer que j'en savais autant qu'eux. En fait, la tĂ©lĂ© a Ă©tĂ© mon universitĂ©. Chaque vendredi, je passais un examen.", explique Bernard Pivot. Un peu mĂ©prisĂ© par une certaine intelligentsia germanopratine, l'animateur recevra les Ă©crivains mais pas leur amitiĂ©, Ă  l'exception prĂšs de Jorge Semprun. L'Ă©mission durera jusqu'en 1990 mais non sans effort. L'animateur a vĂ©cu pendant 15 ans quasi reclus, passant entre 12 et 14 heures par jour Ă  lire pour prĂ©parer le programme. Sans oublier non plus la difficultĂ© Ă  gĂ©rer certains auteurs, animaux nocturnes et taciturnes comme Charles Bukowski, qui sortira titubant du plateau. Une retraite heureuse AprĂšs Apostrophes, Bernard Pivot s'ouvre aux autres arts avec Bouillon de Culture, une Ă©mission qui se terminera toujours par son fameux questionnaire, repris plus tard par l'AmĂ©ricain James Lipton dans son Ă©mission Inside actor's studio sous le nom de questionnaire Bernard Pivot. Le programme s'arrĂȘte en 2001. Un an plus tard, Pivot s'intĂ©resse dans Double je Ă  ces personnalitĂ©s Ă©trangĂšres qui aiment la langue de MoliĂšre et l'intĂšgrent Ă  leur culture d'origine. En 2005, Ă  l'Ăąge de 70 ans, Bernard Pivot prend sa retraite de l'antenne et met fin par la mĂȘme occasion aux Dicos d'or, une compĂ©tition annuelle d'orthographe oĂč les dictĂ©es Ă©taient aussi drĂŽles que redoutĂ©es. "Durant toutes ces annĂ©es, j'ai mis de cĂŽtĂ© ma vie familiale et personnelle. Je me dis aujourd'hui que la vie est plus importante que la littĂ©rature.", avoue le fin lecteur qui n'en a pourtant pas fini avec le monde littĂ©raire. Bernard Pivot est ainsi le premier non-Ă©crivain Ă  ĂȘtre Ă©lu au sein de l'AcadĂ©mie Goncourt. Il partage aujourd'hui son temps entre les vignes du beaujolais et sa demeure parisienne envahie de milliers de livres, comme autant de fantĂŽmes de ces annĂ©es Apostrophes."Si je me pose la question as-tu rĂ©ussi dans la vie, je rĂ©ponds oui. Mais si je me pose la question est-ce que tu as rĂ©ussi ta vie, j'ai beaucoup de mal Ă  rĂ©pondre.", avoue humblement celui qui a longtemps rappelĂ© au service public sa mission culturelle et aux Français le plaisir simple qu'est la Bouhours mardi 19 octobre 2010En savoir plusInterview de France Soir, Bernard Pivot ?Je suis plus nostalgique de ma jeunesse que de mes Ă©missions?Article du Figaro, Pivot Ă  livre ouvert À lire sur votre Ă©dition internationale
\n\n \n\n\n\n pour bernard pivot il etait de culture
ProblĂšmetechnique passager, m’a-t-on signalĂ©. Il faudra attendre quelques jours avant qu’elles soient intĂ©grĂ©es au reste de la collection. Toutes nos excuses pour ce dĂ©sagrĂ©ment. Voici le programme de Bernard Pivot : 1) Le Concerto n°1, de Rachmaninov,interprĂ©tĂ© par Byron Janis (gĂ©nĂ©rique d’Apostrophes) « Madeleines » : 04h20 , le 24 janvier 2016 , modifiĂ© Ă  11h01 , le 21 juin 2017 S'il a toujours Ă©crit, Michel Tournier a attendu l'Ăąge de 42 ans pour publier son premier livre, Vendredi ou les limbes du Pacifique. Avant de vivre de sa plume, il avait Ă©tĂ© publicitaire Ă  Europe 1, puis moitiĂ© directeur littĂ©raire moitiĂ© attachĂ© de presse des Ă©ditions Plon. C'est lĂ  que, journaliste au Figaro littĂ©raire, j'ai fait sa connaissance. Il Ă©tait beau, souriant et s'amusait beaucoup des mƓurs des Ă©crivains. Je ne soupçonnais pas que, rentrĂ© chez lui, il Ă©crivait avec l'ambition d'ĂȘtre l'un d'eux et, tant qu'Ă  faire, d'ĂȘtre parmi les aurais-je pu me douter que, sur une Ăźle du Pacifique, avec audace et une imagination de dĂ©miurge, il distribuait Robinson et Vendredi dans de nouvelles aventures? Le roman parut en 1967 et Saint-Germain-des-PrĂ©s en eut le souffle coupĂ©. Bien inspirĂ©e, l'AcadĂ©mie française lui donna son grand prix du roman, le soustrayant Ă  la convoitise de l'acadĂ©mie Goncourt, laquelle, trois ans aprĂšs, se revancha en lui accordant son prix, Ă  l'unanimitĂ© – depuis jamais rĂ©itĂ©rĂ©e –, pour son deuxiĂšme chef-d'Ɠuvre, Le Roi des aulnes. Un puissant Ă©crivain, dĂ©jĂ  classique, Ă©tait personnages de la littĂ©rature, l'histoire ou la BibleClassique par son Ă©criture mais trĂšs moderne dans les thĂšmes de ses romans la marginalitĂ©, la transgression, les sexualitĂ©s dĂ©viantes, les forces tĂ©nĂ©breuses, le refus de l'ordre, la fascination du mal, les beautĂ©s et les piĂšges de la nature, la gĂ©mellitĂ©, le pouvoir et la soumission, les contradictions du monde, la saintetĂ©, les fulgurances de l'amour. Nourri de philosophie allemande, Michel Tournier n'a pas Ă©crit des romans philosophiques mais il a eu sur tous ses personnages un point de vue philosophique, essentiellement Tournier chez lui, Ă  Choisel, en 2004. CrĂ©dits SipaIl est vrai que la plupart s'Ă©taient dĂ©jĂ  fait un nom dans la littĂ©rature, l'histoire ou la Bible Robinson, Gilles de Rais et Jeanne d'Arc, les rois mages, Göring, Abel et CaĂŻn c'est Ă©videmment le maudit et mystĂ©rieux CaĂŻn qui le passionnait, les ogres, MoĂŻse sous le nom d'ÉlĂ©azar, le PĂšre NoĂ«l, etc. C'est l'auteur lui-mĂȘme qui a collĂ© le mot mythe sur le front de ses personnages. Et comme tous ces mythes sont des aventuriers ou des nomades, il est exact de dire que Michel Tournier est un Ă©crivain inspirĂ© par l'histoire et transportĂ© par la sans cĂ©der Ă  la coquetterie du paradoxe, il tenait Vendredi ou la vie sauvage, version pour la jeunesse de son premier roman, pour le livre dont il Ă©tait le plus fier. Des millions d'exemplaires vendus. Le plus gros et plus durable succĂšs derriĂšre Le Petit Prince. Il a toujours manifestĂ© pour les enfants attention et curiositĂ©, rĂ©pondant volontiers aux questions des Ă©coliers. Le quatriĂšme roi mage de Gaspard, Melchior et Balthazar est un enfant. Vendredi monte Ă  bord du Whitebird, abandonnant Robinson sur son Ăźle. Il a Ă©tĂ© rejoint clandestinement pendant la nuit par le mousse, maltraitĂ© sur le bateau. "DĂ©sormais, lui dit Robinson, tu t'appelleras Jeudi. C'est le jour de Jupiter, dieu du ciel. C'est aussi le dimanche des enfants." DerniĂšre phrase du prĂ©fĂ©rait les Folio Ă  la PlĂ©iadeMichel Tournier avait pour premier dĂ©sir d'ĂȘtre le plus lu possible. C'est pourquoi il considĂ©rait le livre de poche comme l'invention du siĂšcle. Folio, oĂč ont Ă©tĂ© publiĂ©s la plupart de ses livres, Ă©tait sa collection chĂ©rie. Il la prĂ©fĂ©rait Ă  la PlĂ©iade, oĂč il entrera en 2017 ou 2018. Jean d'Ormesson a dit qu'il prĂ©fĂ©rait la PlĂ©iade au prix Nobel. Tournier, lui, aurait joyeusement renoncĂ© Ă  la PlĂ©iade pour le Nobel. Quand Le ClĂ©zio et Modiano l'ont obtenu, j'ai eu une pensĂ©e pour le vieil Ă©crivain retirĂ© dans son presbytĂšre de Choisel, dans la vallĂ©e de Chevreuse. Il se consolait en disant que, ayant Ă©tĂ© longtemps nobĂ©lisable, les gens croyaient qu'il l'avait eu. Touchante et trompeuse consolation par l' Tournier est venu dix-sept fois dans mes Ă©missions. Devant les camĂ©ras il Ă©tait parfaitement lui-mĂȘme, enjouĂ©, profond, provocant, paradoxal, Ă©mouvant ou amusant, toujours avec son Ă©lĂ©gant sourire. Le 15 mars 1992, il Ă©tait l'invitĂ© principal de Bouillon de culture pour son livre Le CrĂ©puscule des masques. Un Ă©tudiant a surgi pendant l'Ă©mission, armĂ© d'un couteau, menaçant de se suicider si Lionel Jospin ne retirait pas sa loi sur l'enseignement. AprĂšs six ou sept longues minutes de nĂ©gociations, il a jetĂ© le couteau et il est parti. Quelques jours aprĂšs, Michel Tournier m'a appelĂ© au tĂ©lĂ©phone pour me dire "Jamais je n'ai autant Ă©tĂ© humiliĂ© que pendant votre Ă©mission. Pas une fois, cet Ă©tudiant ne m'a regardĂ©, ni interpellĂ©. Il n'a parlĂ© qu'Ă  vous! Pas une fois il ne m'a menacĂ©. Pour lui je ne comptais pas! C'Ă©tait trĂšs humiliant." Tournier Ă©tait-il sincĂšre ou facĂ©tieux?De mĂȘme, Ă  l'acadĂ©mie Goncourt, dont il a Ă©tĂ© pendant trente-huit ans un membre trĂšs actif, lecteur scrupuleux, gĂ©nĂ©reux, aux choix parfois aussi surprenants que ceux de son ami Robert Sabatier, fallait-il le prendre au sĂ©rieux quand il disait "Notre acadĂ©mie Ă©tant pauvre, demandons 10% sur les bĂ©nĂ©fices de l'Ă©diteur que chaque annĂ©e nous enrichissons avec le prix Goncourt"? Il travaillait alors Ă  un roman sur les vampires
 Il l'a abandonnĂ©, n'ayant pas le courage et la force d'aller arpenter de nuit les souterrains du mĂ©tro et les catacombes. Il ne rĂ©gnait plus non plus sur le monde foisonnant des mots, longtemps serviteurs d'une Ɠuvre sans Ă©quivalent dans la littĂ©rature française par l'originalitĂ© de ses thĂšmes et la force de son JDD papier BernardPivot publie Mais la vie continue aux Ă©ditions Albin Michel, ce 6 janvier 2021. Cela tombe bien, il sera l'invitĂ© de François Busnel ce mĂȘme jour, pour Ă©voquer un ouvrage dans

Bernard Pivot "Gardons l’esprit vif" ‱ Notre Temps Pourquoi avoir créé ce double littĂ©raire? Tout paraĂźt vrai, autobiographique. Bernard Pivot. Tout est vrai. Mais beaucoup de choses sont fausses! Ce n’est pas un roman, pas une autobiographie, plutĂŽt une chronique. J’aurais aimĂ© appartenir au groupe d’amis octogĂ©naires que je mets en scĂšne. Inventer ce cĂ©nacle qui organise des dĂ©jeuners Ă  thĂšme Ă©tait une maniĂšre, pour moi, de renouer avec "Apostrophes". Tous sont joyeux, mĂȘme s’ils parlent beaucoup des "CI2A" ces quatre flĂ©aux de l’ñge que sont le cancer, l’infarctus, l’AVC et Alzheimer. Quant Ă  mon narrateur, je ne suis plus lui et il n’est pas encore moi. Nous avons trois ans d’écart. PassĂ© 80 ans, trois ans, c’est un temps extraordinaire. ‱ Vous donnez des conseils pour bien aborder cette pĂ©riode de la vie
 Le plus dur a Ă©tĂ© pour moi de trouver le ton juste pour Ă©crire ce livre. Entre l’humour, qui traduit un certain bonheur de vivre, et le cĂŽtĂ© moraliste, donneur de leçons. Si nous voulons garder une audience auprĂšs des jeunes, nous ne devons en aucun cas ĂȘtre ronchons ou passĂ©istes. Nous devons cultiver notre curiositĂ© pour le monde dans lequel nous trois des "CI2A" nous Ă©chappent, il en est un que nous pouvons tenter de retarder, c’est Alzheimer. RĂ©unissons-nous, dĂ©battons, ayons une vie sociale, voyageons. Lorsque nous Ă©changeons ardemment, nous gardons l’esprit vif. ‱ Les pĂ©riodes de confinement sont terribles de ce point de vue! Oh, moi, je suis trois fois confinĂ©. DĂ©jĂ  par mon activitĂ© de lecteur, socialement comme retraitĂ©, sanitairement comme personne Ă  risque. Nous entrons dans une pĂ©riode oĂč l’image des vieux change. Avant, on disait de nous ils vieillissent bien, leur espĂ©rance de vie augmente, ils sont actifs
 Aujourd’hui, nous sommes considĂ©rĂ©s comme fragiles, au premier rang des victimes de la Covid. ‱ En sortant de l’école de journalisme, vous publiez un roman. Est-ce donc naturellement que vous devenez journaliste littĂ©raire? Non, c’est un hasard. J’aurais voulu entrer Ă  "L’Équipe" mais l’école m’a proposĂ© un poste au "Figaro littĂ©raire". J’ai travaillĂ© quinze ans en presse Ă©crite avant de faire ma premiĂšre Ă©mission, "Ouvrez les guillemets", en avril 1973. Ce soir-lĂ , Jacqueline Baudrier, ma patronne, m’a fait trois remarques "l’émission Ă©tait trĂšs mauvaise", "je devais abandonner ma veste de garçon de cafĂ©", mais "j’étais fait pour la tĂ©lĂ©vision". ‱Avec "Apostrophes" vous ĂȘtes devenu plus connu que les auteurs que vous invitiez. Cette notoriĂ©tĂ© Ă©tait-elle importante pour vous? C’est un des grands dangers de la tĂ©lĂ©, contre lequel nous devons lutter surtout, ne pas se considĂ©rer comme la vraie vedette. Toutefois, cette notoriĂ©tĂ© Ă©tait le rĂ©sultat d’un travail et un gage de succĂšs pour l’émission. J’ai tout de mĂȘme reçu des gens beaucoup plus connus que moi! Mais il est vrai que j’ai dit "Si je descends les Champs-ÉlysĂ©es entre Claude LĂ©vi-Strauss et Julien Green, c’est Ă  moi qu’on demandera un C’est la perversion de la tĂ©lĂ©vision. ‱ Le beaujolais, le football
 vous aimez mettre en avant vos goĂ»ts populaires. J’ai Ă©tĂ© mis en cause par des intellectuels de l’époque pour cette raison. Comment faire confiance Ă  un journaliste littĂ©raire qui va voir des matchs de foot? Pour certaines personnes, il aurait Ă©tĂ© prĂ©fĂ©rable que je naisse dans le Bordelais et que je joue au tennis. J’ai Ă©crit alors un article intitulĂ© "Proust est-il soluble dans le beaujolais?" ‱ Quel Ă©crivain vous a le plus impressionnĂ©? Alexandre Soljenitsyne. Pas seulement en tant qu’écrivain, mĂȘme si "Une journĂ©e d’Ivan Denissovitch" 1962 ou "Le Pavillon des cancĂ©reux" 1968 sont des grands livres. C’est un homme qui a marquĂ© l’histoire. Il est celui qui a rĂ©sistĂ© aux trois flĂ©aux du XXe siĂšcle la guerre, le cancer, le goulag. ‱ Regrettez-vous d’avoir soutenu, au nom de la littĂ©rature, des auteurs aux comportements pervers, tel Gabriel Matzneff? Des annĂ©es 1970 aux annĂ©es 1990, la littĂ©rature, et mĂȘme le cinĂ©ma, Ă©tait au-dessus de la morale, des lois. Aujourd’hui, la morale a pris le dessus, c’est un changement d’époque. On ne publierait plus "Lolita" de Nabokov, par exemple. ‱ Qu’avez-vous Ă©prouvĂ© quand une de vos filles s’est mise Ă  Ă©crire des romans? De la fiertĂ©. CĂ©cile a commencĂ© tard mais je l’ai encouragĂ©e. J’étais content qu’elle ait pris le goĂ»t des mots, de les agencer. Avec tous les livres qui encombraient la maison et qui m’accaparaient, mes filles auraient pu dĂ©tester la lecture. CĂ©cile est la lectrice qui m’a le plus impressionnĂ©. Je me demande seulement si elle a eu raison de garder mon nom. ‱ Vous ĂȘtes trĂšs prĂ©sent sur Twitter. Est-ce votre maniĂšre de garder un lien avec le public? Certainement. C’est un moyen de dialoguer avec des gens que je ne connais pas et qui rĂ©agissent, en bien ou en mal. J’ai adorĂ© la contrainte des 140 signes. Elle me rappelait mes dĂ©buts dans le journalisme, quand on me confiait de courts papiers! Maintenant, on a droit Ă  280 signes, c’est plus facile! J’ai atteint le million d’abonnĂ©s. Beaucoup me racontent leurs souvenirs d’"Apostrophes". Certains, d’origine Ă©trangĂšre, comme des chauffeurs de taxi, me disent qu’ils ont pratiquĂ© leur français grĂące Ă  mes Ă©missions. Cela me rĂ©jouit! ‱ Bernard Pivot en six dates - 5 mai 1935 Naissance Ă  1958 DĂ©bute au "Figaro" aprĂšs des Ă©tudes de droit et de 1973 Anime sa premiĂšre Ă©mission littĂ©raire Ă  la tĂ©lĂ©vision. "Apostrophes" prend le relais de 1975 Ă  1990. Puis "Bouillon de Culture", jusqu’en 1975 Cofonde la revue mensuelle "Lire".- 2004 Entre au jury du prix Goncourt, qu’il prĂ©side de 2014 Ă  2021 Fait paraĂźtre "
 Mais la vie continue."À lire Guillaume, sorte de double littĂ©raire de Pivot, est un Ă©diteur Ă  la retraite. Son plaisir rejoindre son groupe d’amis octogĂ©naires et deviser sur la vie, l’amour et les mouvements du monde. Une vision douce-amĂšre de l’ñge. "
 Mais la vie continue", Ă©d. Albin Michel, 19,90€.

BernardPivot n'a fait que donner la parole à un écrivain qui était alors réputé : En 1981, son roman Ivre du vin perdu, loué par Philippe Sollers dans Le Monde, s'était vendu à 20 000 exemplaires. Il était déjà lauréat du prix Mottart de l'Académie française et serait bientÎt officier des Arts et des Lettres.
Bernard Pivot, qui a marquĂ© les belles heures de la tĂ©lĂ©vision française avec Apostrophes, quitte l’AcadĂ©mie Goncourt, dont il Ă©tait membre depuis quinze ans et prĂ©sident depuis cinq ans, a annoncĂ©, mardi, sur Twitter l’assemblĂ©e du prix AcadĂ©miciens Ă  qui ⁊bernardpivot1⁩ avait annoncĂ© en juin sa dĂ©cision de se retirer de l’acadĂ©mie fin dĂ©cembre en restant membre d’honneur l’ont fĂȘtĂ© chez Drouant ! Lettre d’Ed de Goncourt, grands crus, tableau littĂ©rature et oenologie pour lui dire merci ! AcadĂ©mie Goncourt AcadGoncourt December 3, 2019 Pour retrouver un libre et plein usage de son temps, Ă  84 ans Bernard Pivot a dĂ©cidĂ© de se retirer de l’AcadĂ©mie Goncourt Ă  partir du 31 dĂ©cembre. Il en Ă©tait membre depuis 15 ans, le prĂ©sident depuis 5 ans. Il en devient membre d’honneur », a annoncĂ© l’AcadĂ©mie sur Twitter, quelques semaines aprĂšs avoir rĂ©compensĂ© le romancier Jean-Paul Dubois pour Tous les hommes n’habitent pas le monde de la mĂȘme façon L’Olivier.L’homme qui fit entrer la littĂ©rature dans le salon des FrançaisAnimateur d’émissions culturelles Ă  la tĂ©lĂ©vision française, grand connaisseur de la littĂ©rature, Bernard Pivot est devenu en 2004 le premier non-Ă©crivain cooptĂ© Ă  l’acadĂ©mie Goncourt. Il a remplacĂ© Edmonde Charles-Roux aux fonctions de prĂ©sident en janvier 2014. Avec Apostrophes, l’émission littĂ©raire la plus cĂ©lĂšbre de la tĂ©lĂ©vision, Bernard Pivot est l’homme qui fit entrer la littĂ©rature dans le salon des Français. Ce fou de littĂ©rature, dĂ©fenseur acharnĂ© de la langue française et ami sincĂšre des mots, a animĂ© durant 15 ans de 1975 Ă  1990 l’émission littĂ©raire qui, chaque vendredi, Ă©tait suivie par des millions de d’ĂȘtre dans Le Petit Larousse »VĂȘtu de la blouse grise des instituteurs d’autrefois, Bernard Pivot est aussi celui qui tenta de rĂ©concilier les Français avec l’orthographe en organisant, Ă  partir de 1985, Les Dicos d’or, cĂ©lĂšbre championnat d’orthographe qui a remis la dictĂ©e au goĂ»t du jour. Cette appĂ©tence pour la langue française remonte Ă  loin, expliquait Bernard Pivot en mars 2016 Ă  l’occasion de la prĂ©sentation de son livre Au secours ! Les mots m’ont mangĂ© aux Editions Allary. Je suis un enfant de la guerre. J’étais rĂ©fugiĂ© avec ma mĂšre dans un petit village du Beaujolais, et mes seuls livres Ă©taient un dictionnaire et les fables de La Fontaine. La Fontaine me parlait de zĂ©phyr ou d’aquilon, et Le Petit Larousse me renseignait sur ces mots Ă©tranges », avait-il confiĂ©. Une de ses plus grandes fiertĂ©s est d’ĂȘtre entrĂ© dans le Petit Larousse en 2013. Amateur de vin et de footballHomme de lettres, au sens propre, il n’a Ă©crit Ă  ce jour que deux romans L’amour en vogue 1959 et Oui, mais quelle est la question ? 2012. En parallĂšle, il est l’auteur de plusieurs essais, sur la langue française, mais aussi sur ses deux autres grandes passions le vin et le Ă  Lyon le 5 mai 1935 dans une famille de petits commerçants, il a passĂ© son enfance dans le Beaujolais et Ă©tait connu pour ĂȘtre un amateur Ă©clairĂ© des vins de ce terroir. On lui doit notamment un Dictionnaire amoureux du vin Plon, 2006 qui fait autoritĂ©. Fou de foot, il est restĂ© fidĂšle Ă  l’AS Saint-Etienne et Ă  l’équipe de et twittoCes derniĂšres annĂ©es, Bernard Pivot a Ă©tĂ© trĂšs actif sur Twitter avec plus d’un million d’abonnĂ©s, partageant ses humeurs et ses vues. Mais, au-delĂ  de toutes ses activitĂ©s, c’est en tant que journaliste qu’il aime se dĂ©finir. AprĂšs un passage au ProgrĂšs de Lyon, il entre au Figaro littĂ©raire en 1958. Chef de service au Figaro en 1971, il dĂ©missionne en 1974 aprĂšs un dĂ©saccord avec Jean d’Ormesson. L’acadĂ©micien aux yeux bleus sera nĂ©anmoins le recordman des passages dans les Ă©missions littĂ©raires de Pivot.
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pour bernard pivot il etait de culture