Petit village de lâancien Laonnois, situĂ© au milieu de la foret de St-Gobain, Ă 15k de Laon, autrefois de lâintendance de Soissons, du bailliage de Chauny, Ă©lection et diocĂšse de Laon, aujourdâhui du canton de La FĂšre, arrondissement de Laon, diocĂšse de Soissons. Le village de St-Nicolas doit sa naissance Ă une abbaye de moines bĂ©nĂ©dictins, qui fut fondĂ©e dans les derniĂšres annĂ©es du 11e siĂšcle, sur son terroir alors dĂ©sert et sauvage. Cette maison religieuse, qui acquit promptement de grands biens, ne put Ă©chapper, malgrĂ© son isolement, aux malheurs dont eurent tant Ă souffrir les Ă©tablissements de ce genre aux 14e ,15e siĂšcles. AprĂšs lâavoir pillĂ© une premiĂšre fois, les Anglais revirent en 1403, et tuĂšrent son abbĂ©. Quinze ans aprĂšs, ils la pillĂšrent de nouveau et massacrĂšrent beaucoup de monde qui sây Ă©tait rĂ©fugiĂ©. Les calviniste achevĂšrent sa ruine en 1567, en en enlevant tout ce qui sây trouvait de prĂ©cieux ; mais la paix sâĂ©tant enfin rĂ©tablie, une bonne administration rĂ©tablit si bien les affaires de cette abbaye, quâau moment de la rĂ©volution ses revenus sâĂ©levaient Ă environ 40,000 liv. on y comptait alors 5 religieux. Au 14e siĂšcle, les habitants de St-Nicolas nâayant pu obtenir leur affranchissement des religieux dont ils Ă©taient les serfs, abandonnĂšrent leur village et aillĂšrent Ă©tablir ailleurs,. Aucune menace sâayant pu les dĂ©terminer Ă revenir, lâabbĂ© de St-Nicolas leur accorda, en 1401, le rachat de la morte-main de leurs biens, moyennant 5 sous parisis par tĂȘte. Au commencement de 12e siĂšcle, ce village nâĂ©tait encore quâune annexe de la paroisse de St-Pierre de CrĂ©py ; mais en 1403, Enguerrand, Ă©vĂȘque de Laon, lâĂ©rigea en cure Ă cause de lâaccroissement de sa population ; elle Ă©tait, dit-on, devenue assez considĂ©rable, lorsque lâĂ©dit de Nantes la dispersa, les habitants ayant pour la plupart embrassĂ© la religion protestante. Dans la foret, Ă peu de distance des ruines de lâabbaye, on voit un petit monument en pierre, composĂ© dâun fĂ»t de colonne surmontĂ© dâune croix . il fut Ă©levĂ© au milieu du 13e siĂšcle, en souvenir de trois jeunes Ă©lĂšves de lâabbaye qui , ayant Ă©tĂ© surpris chassant dans les bois du sire de Coucy, furent pendus aux branches des arbres par les gardes de ce seigneur sans aucune forme de procĂšs. Cette exĂ©cution sauvage donna lieu Ă un procĂšs qui fut plaidĂ© devant St Louis. Ce prince voulut punir le sire de Coucy de la peine du talion, et ce dernier ne sauva sa vie quâĂ grand peine. Culture en 1760, 3 charrues, 60 arpents de prĂ©s, 600 arpents de bois. Le Tortoir est un prieurĂ© fortifiĂ© qui se situe dans la commune de Saint-Nicolas-aux-Bois, dans le dĂ©partement de l'Aisne, dans la forĂȘt de Saint-Gobain. L'Ă©difice a Ă©tĂ© classĂ© Monument historique le 1er aoĂ»t 1912. Construit le long du vallon Saint-Lambert, sur l'emplacement d'une ancienne chapelle. Il Ă©tait alors une dĂ©pendance de l'abbaye de Saint-Nicolas-aux-Bois qui avait Ă©tĂ© fondĂ©e par Philippe Ier vers 1080. Ce monastĂšre avait fondĂ© un autre prieurĂ© Ă l'autre extrĂ©mitĂ© du vallon. Cet ensemble monastique permettait de mettre en valeur la rĂ©gion. Le Tortoir est donnĂ© Ă l'abbaye de Saint-Nicolas-aux-Bois par Guy, trĂ©sorier du chapitre cathĂ©dral de Laon, contre une redevance annuelle. Une charte de l'Ă©vĂȘque de Laon BarthĂ©lemy de Laon datant de 1139 confirme cette donation du Tortoir sous l'appellation villa de Tortorium. Le terme de villa peut laisser penser que ce n'Ă©tait alors qu'une ferme. Le domaine se trouvait Ă proximitĂ© de l'Ă©glise paroissiale Sainte-GeneviĂšve dĂ©molie au xviiie siĂšcle. En 1196, l'abbĂ© de Saint-CrĂ©pin-le-Grand de Soissons, puis en 1214 l'abbĂ© de Saint-Vincent de Laon cĂšdent les biens qu'ils possĂšdent au Tortoir Ă l'abbaye Saint-Nicolas. C'est au xiiie siĂšcle que des bĂątiments rĂ©sidentiels ont dĂ» ĂȘtre ajoutĂ©s car en 1285, aprĂšs avoir abandonnĂ© ses fonctions, l'ancien prieur de Saint-Nicolas-des-Bois obtint de se retirer au Tortoir avec son chapelain et trois domestiques. Les bĂątiments actuels s'ordonnent sur un plan carrĂ©. Deux cĂŽtĂ©s,nord et ouest, sont occupĂ©s par des murs. Une chapelle formĂ© de deux travĂ©es barlongues voĂ»tĂ©es d'ogives se trouve sur le cĂŽtĂ© sud qui Ă©tait reliĂ© d'aprĂšs un plan de 1646 Ă un logis placĂ© Ă l'ouest. Un grand bĂątiment se trouve sur le cĂŽtĂ© est. La chapelle et le bĂątiment oriental Ce dernier bĂątiment de dimensions considĂ©rables, long de 28 mĂštres et large de 10 mĂštres, Ă un Ă©tage Ă l'origine, a fait l'objet de nombreuses suppositions sur sa fonction. Viollet-le-Duc y voyait une maladrerie, Camille Enlart en faisait le logis de l'abbĂ© de Saint-Nicolas, EugĂšne LefĂšvre-Pontais proposait d'y voir un rĂ©fectoire et dortoir des hĂŽtes de l'abbaye, Thierry CrĂ©pin-Leblond en faisait une maison abbatiale. L'architecture du bĂątiment se rapproche de celle de la galerie des Merciers du Palais royal de l'Ăźle de la CitĂ© Ă Paris construite par saint Louis mais cette datation semble trop prĂ©coce. Les derniĂšres propositions font remonter ce bĂątiment au premier quart du xive siĂšcle en le faisant construire par l'abbĂ© Thierry II ou ThĂ©odoric de Suisy vers 1328-1360. Son oncle Ătienne de Suisy avait Ă©tĂ© nommĂ© chancelier par Philippe IV, en 1302, puis cardinal par le pape ClĂ©ment V en 1305. En 1567 les protestants ravagent l'abbaye de Saint-Nicolas-aux-Bois. Bien qu'aucun texte ne concerne Le Tortoir, il est probable que ses bĂątiments ont subi le mĂȘme sort. En 1604 et jusqu'Ă la RĂ©volution, les terres sont louĂ©es Ă des fermiers. Un manuscrit de 1667 cite des travaux importants rĂ©alisĂ©s au Tortoir en 1660. Ces travaux avaient Ă©tĂ© laissĂ©s inachevĂ©s faute d'argent. En 1791, les biens du clergĂ© Ă©tant sĂ©cularisĂ©s, Le Tortoir est acquis par une famille de cultivateurs qui l'a conservĂ© jusqu'en 1883. Le Tortoir est acquis en 1925 par la SociĂ©tĂ© industrielle et agricole de la Somme qui avait Ă©tĂ© créée par l'industriel belge CoppĂ©e. Il souhaitait en faire un domaine d'expĂ©rimentation agricole. Il a alors confiĂ© Ă l'architecte belge Vanden l'amĂ©nagement des bĂątiments. Le grand bĂątiment est transformĂ© en Ă©table. Les ouvertures sont bouchĂ©es pour consolider la façade. L'architecte en chef des monuments historiques Jean Trouvelot prĂ©senta un projet de restauration non rĂ©alisĂ© du fait de la guerre. Il est aujourd'hui une propriĂ©tĂ© privĂ©e. Construit le long du vallon Saint-Lambert, sur l'emplacement d'une ancienne chapelle. Il Ă©tait alors une dĂ©pendance de l'abbaye de Saint-Nicolas-aux-Bois qui avait Ă©tĂ© fondĂ©e par Philippe Ier vers 1080. Ce monastĂšre avait fondĂ© un autre prieurĂ© Ă l'autre extrĂ©mitĂ© du vallon. Cet ensemble monastique permettait de mettre en valeur la rĂ©gion. Le Tortoir est donnĂ© Ă l'abbaye de Saint-Nicolas-aux-Bois par Guy, trĂ©sorier du chapitre cathĂ©dral de Laon, contre une redevance annuelle. Une charte de l'Ă©vĂȘque de Laon BarthĂ©lemy de Laon datant de 1139 confirme cette donation du Tortoir sous l'appellation villa de Tortorium. Le terme de villa peut laisser penser que ce n'Ă©tait alors qu'une ferme. Le domaine se trouvait Ă proximitĂ© de l'Ă©glise paroissiale Sainte-GeneviĂšve dĂ©molie au xviiie siĂšcle. En 1196, l'abbĂ© de Saint-CrĂ©pin-le-Grand de Soissons, puis en 1214 l'abbĂ© de Saint-Vincent de Laon cĂšdent les biens qu'ils possĂšdent au Tortoir Ă l'abbaye Saint-Nicolas. C'est au xiiie siĂšcle que des bĂątiments rĂ©sidentiels ont dĂ» ĂȘtre ajoutĂ©s car en 1285, aprĂšs avoir abandonnĂ© ses fonctions, l'ancien prieur de Saint-Nicolas-des-Bois obtint de se retirer au Tortoir avec son chapelain et trois domestiques. Les bĂątiments actuels s'ordonnent sur un plan carrĂ©. Deux cĂŽtĂ©s,nord et ouest, sont occupĂ©s par des murs. Une chapelle formĂ© de deux travĂ©es barlongues voĂ»tĂ©es d'ogives se trouve sur le cĂŽtĂ© sud qui Ă©tait reliĂ© d'aprĂšs un plan de 1646 Ă un logis placĂ© Ă l'ouest. Un grand bĂątiment se trouve sur le cĂŽtĂ© est. La forĂȘt de Saint Gobain SituĂ© Ă lâouest de Laon sur une superficie de ha entre la vallĂ©e de lâOise au nord et le canal de lâOise Ă lâAisne au sud, ce massif forestier, composĂ© dâanciens bois seigneuriaux, de bois privĂ©s, de bois royaux et de bois ecclĂ©siastiques, est lâun des plus grands massifs de la rĂ©gion aprĂšs les forĂȘts de CompiĂšgne et de Retz. Il est principalement constituĂ© de chĂȘnes 41% et de hĂȘtre 34%, mais on y trouve Ă©galement une grande diversitĂ© dâessences frĂȘnes, merisiers, chĂątaigniers, bouleaux, Ă©rables, aulnes⊠Les arbres que vous voyez aujourdâhui sont issus dâune gestion en taillis sous futaie. Elle permettait Ă la fois la production de bois dâĆuvre arbre de futaie et la production de bois de chauffage coupe tous les 15 Ă 30 ans du taillis. Pour rĂ©pondre aux Ă©volutions des besoins, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de privilĂ©gier la production dâarbres de futaie et donc de convertir sur plusieurs dĂ©cennies le peuplement de taillis sous futaie en futaie. Aujourdâhui, de grands arbres hĂȘtres et chĂȘnes cĂŽtoient des individus plus jeunes chĂątaigniers, bouleau, Ă©rable, parfois issus de cĂ©pĂ©es charmes. Le peuplement est composĂ© dâau moins sept espĂšces et est constituĂ© dâarbres de tous Ăąges. Tous les huit ans, un forestier passe sur les parcelles afin de juger, arbre par arbre, de sa place et son rĂŽle dans le peuplement. Une fois la dĂ©cision prise, il utilise la partie en forme de hachette de son outil pour enlever un morceau dâĂ©corce et faire un blanchis, avant de retourner son marteau muni dâun poinçon et de frapper lâarbre pour apposer lâempreinte de lâAdministration ForestiĂšre les initiales AF ». Chaque arbre martelĂ© est alors mesurĂ© diamĂštre et hauteur pour prĂ©parer la vente des bois. Un exploitant forestier procĂšdera alors Ă lâabattage et au dĂ©bardage de ces bois. Certains de ces arbres seront classĂ©s arbres remarquables » et dĂšs lors protĂ©gĂ©s. Câest le cas de ces 3 arbres qui nous ont Ă©tĂ© signalĂ©s sur notre forum par joce » et mathide » que je remercie au passage. Le chĂȘne de l'Europe D'une hauteur de 44 mĂštres pour une circonfĂ©rence de 4,40 m, son Ăąge peut ĂȘtre estimĂ© Ă 250 ans environ. le chĂȘne des trois fillettes Dâune hauteur de 42 m pour une circonfĂ©rence de 4,50 m, il serait ĂągĂ© de 240 ans environ. puis en forĂȘt de Coucy Basse Le chĂȘne Geneau Grand et magnifique chĂȘne bien indiquĂ© par un panneau sur le bord de la D 937 entre Pierremande et Folembray Ă l'angle de la route forestiĂšre du Praast en direction du Rond d'OrlĂ©ans. Le chĂȘne est en retrait de la route forestiĂšre avec un petit parking. D'une hauteur de 46 m pour une circonfĂ©rence de 7,30 m il aurait entre 340 et 360 ans. l y a 15 ans la hauteur Ă©tait de 34 m et la circonfĂ©rence Ă©tait mentionnĂ©e pour 6,88 m sur le panneau de l'ONF. Cet arbre est donc vigoureux et en pleine maturitĂ©. A noter que nos deux internaute » ont pris sur place, le 11 avril 2009, la circonfĂ©rence de ces arbres Ă 1,30 m du sol avec une cordeliĂšre graduĂ©e et quâils ont calculĂ© leur hauteur avec une croix de bĂ»cheron. Quelques donnĂ©es maintenant sur ce massif, donnĂ©es relevĂ©es sur les diffĂ©rents panneaux forestiers que nous avons pu relever lors de notre propre visite⊠Saint Gobain, une origine irlandaise ! La forĂȘt de Saint Gobain doit son nom au moine irlandais Goban » venu pour Ă©vangĂ©liser la Gaule au dĂ©but du 7Ăšme siĂšcle. FatiguĂ© de son voyage et intriguĂ© par les curieuses roches de ce site, il dĂ©cide de sây reposer quelques instants. A son rĂ©veil, en reprenant son bĂąton de pĂšlerin enfoncĂ© dans le sol, il aurait fait jaillir une source offrant une eau dâune puretĂ© remarquable. ConfortĂ© par cet Ă©vĂ©nement, il dĂ©cide dâinstaller en ses lieux son ermitage. Les sires de Coucy Roi ne suis, ne prince, ne comte, je suis le Sire de Coucy ». Partie intĂ©grante du manteau forestier qui sâĂ©tendait des frontiĂšres du Parisis jusquâen ThiĂ©rarche, ces deux forĂȘts ont Ă©tĂ© individualisĂ©es Ă la suite des grands dĂ©frichements du Moyen-Ăąge. Elles ont appartenu du XĂšme siĂšcle Ă la fin du XVIĂšme siĂšcle aux Sires de Coucy, qui Ă©difiĂšrent Ă Coucy-le-ChĂąteau une des plus formidables forteresses de lâEurope. Un milieu naturel diversifiĂ© Le massif de Saint Gobain, vĂ©ritable butte-tĂ©moin culminant Ă plus de 200 mĂštres, prĂ©sente une diversitĂ© Ă©cologique remarquable oĂč sâentremĂȘle des hĂȘtraies Ă sous bois de houx, des hĂȘtraies Ă jacinthes des bois ou encore des aulnaies marĂ©cageuses⊠Les vallons au relief marquĂ©, les Ă©tangs, les mares et les marais participent Ă la biodiversitĂ©. Lâavifaune y est particuliĂšrement intĂ©ressante. Le pic noir, le pic mar et la bondrĂ©e apivore y trouvent un habitat trĂšs favorable. Lâensemble du massif est dâailleurs intĂ©grĂ© au rĂ©seau Ă©cologique europĂ©en Natura 2000 » Les rochers de lâErmitage Ils sont constituĂ©s de pierre Ă liards, un calcaire presque essentiellement constituĂ© par lâaccumulation de fossiles Nummulites laevigatus ressemblant Ă une piĂšce de monnaie de lâancien rĂ©gime le liard. Source de Fontaine Ă la Goutte Elle avait pris rĂ©surgence entre les racines d'un arbre; Sa prĂ©sence nâest pas due au hasard, mais aux diffĂ©rentes couches gĂ©ologiques cachĂ©es sous vos pieds. Il sâagit de la rĂ©surgence dâune nappe dâeau perchĂ©e », retenue par la couche impermĂ©able formĂ©e par lâargile de Saint-Gobain. Cette argile a formĂ© une vĂ©ritable ligne de sources Ă environ 180 mĂštres dâaltitude, comme celle Ă lâorigine du domaine de Charles Fontaine. Ces sources ont rapidement Ă©tĂ© rĂ©putĂ©es pour offrir de lâeau particuliĂšrement pure ; lâimportance de lâeau dans le massif ne cessera alors de croitre, comme en tĂ©moigne la mise en place de 12 Ă©tangs jalonnant la vallĂ©e de Saint-Nicolas au XVIIIĂšme siĂšcle, couvrant une superficie de plus de 34 hectares. Le poisson y Ă©tait abondamment Ă©levĂ© par les moines⊠ainsi le 26 dĂ©cembre 1761, dans lâĂ©tang de la papeterie ou Papilloterie prĂšs du Tortoir, il a Ă©tĂ© consignĂ© la capture de carpes, 20 brochets, 150 perches et autres Ă©crevisses, tanches, et menu fretin ! Nul doute que la vie austĂšre des moines de lâabbaye en Ă©tait largement amĂ©liorĂ©e⊠LâĂ©nergie hydraulique Ă©tait Ă©galement largement exploitĂ©e par des moulins et la ressource en eau utilisĂ©e pour les industries, notamment les verreries, et bien sĂ»r par les habitants du village de Saint-Nicolas-aux-bois. La Manufacture de glaces de Saint-Gobain Vue gĂ©nĂ©rale de la Manufacture Les dĂ©buts de la Manufacture des glaces, créée en 1665 par Jean-Baptiste Colbert pour contrer la suprĂ©matie vĂ©nitienne dans le domaine de la glace » verre de grande qualitĂ© servant Ă fabriquer les miroirs, sont assez rocambolesques. Des capitaux privĂ©s, provenant pour une part de la clientĂšle de Colbert, sont le socle de la nouvelle Manufacture des glaces. Si le monopole et les exemptions de taxes accordĂ©s Ă la Manufacture sont des atouts considĂ©rables, le montage de capitaux est instable et les secrets de fabrication sont difficiles Ă arracher aux VĂ©nitiens⊠MalgrĂ© ses dĂ©buts laborieux, la Manufacture du XVIIIe siĂšcle connaĂźt un essor remarquable des ventes le miroir reste un objet de luxe mais devient plus accessible Ă toute une frange de la population. Par ailleurs, sâil reste un objet personnel, il est dĂ©sormais Ă©galement une piĂšce dâun dispositif dĂ©coratif, avec la gĂ©nĂ©ralisation de la glace trumeau, rendue possible par un nouveau procĂ©dĂ© le coulage en table inventĂ© dans les annĂ©es 1680 et exploitĂ© sur le nouveau site de la Manufacture qui se trouve Ă Saint-Gobain, en Picardie. CoulĂ©e en table dâune glace Ă lâusine de Saint-Gobain en prĂ©sence du directeur Pierre Delaunay-Deslandes Ă gauche,sanguine, non attribuĂ©e, vers 1780. © Coll. Saint-Gobain Du XVIIIe siĂšcle, Saint-Gobain va garder plusieurs traits qui vont dessiner les contours de lâentreprise du XIXe siĂšcle une direction collĂ©giale trĂšs marquĂ©e les statuts de la sociĂ©tĂ© anonyme de 1830 donnent le pouvoir davantage au conseil dâadministration quâau prĂ©sident, un actionnariat de familles, les banquiers protestants du XVIIIe Ă©tant remplacĂ©s par les familles catholiques de lâaristocratie ou de la grande bourgeoisie, une prise en charge de tous les aspects de la vie des ouvriers qui atteint son apogĂ©e pendant la prĂ©sidence dâAlbert de Broglie, conseillĂ© par Augustin Cochin, chantres tous deux du catholicisme social. De maniĂšre provocatrice, on pourrait dire que les procĂ©dĂ©s de fabrication de la glace ne subissent pas dâĂ©volution fondamentale jusquâau dĂ©but du XXe siĂšcle comme au XVIIIe, on fait fondre Ă trĂšs haute tempĂ©rature les matiĂšres premiĂšres dans des pots dont le contenu est ensuite versĂ© sur une table mĂ©tallique puis laminĂ© par un rouleau. Les perfectionnements du XIXe siĂšcle concernent surtout les fours apparition du four Siemens et la mĂ©canisation des longues opĂ©rations de douci abrasion de la glace pour la rendre plane et poli pour lui donner sa transparence. La glace, plus Ă©paisse et plus rĂ©guliĂšre que le verre Ă vitres, connaĂźt au XIXe siĂšcle un Ăąge dâor dĂ» en particulier Ă la multiplication des Ă©difices publics qui ont recours Ă de grandes surfaces vitrĂ©es, comme les halles ou les gares. La glace nâest en effet plus seulement destinĂ©e aux miroirs. Câest au dĂ©but du XIXe siĂšcle quâintervient la premiĂšre grande diversification. Saint-Gobain se dote dâune soudiĂšre pour ses propres besoins le verre Ă©tant fabriquĂ© Ă base de soude, de sable et de chaux et a rapidement lâidĂ©e de commercialiser lâexcĂ©dent. En 1872, la fusion avec la sociĂ©tĂ© Perret-Olivier, premier producteur français dâacide sulfurique, conforte Saint-Gobain dans cette activitĂ© dont les engrais sont un dĂ©bouchĂ© intĂ©ressant qui fera connaĂźtre le nom de Saint-Gobain dans les campagnes. La raison sociale de Saint-Gobain est pendant plus dâun siĂšcle Manufacture des glaces et produits chimiques de Saint-Gobain, Chauny et Cirey. » Ă la fin du siĂšcle, le chiffre dâaffaires de Saint-Gobain se rĂ©partit Ă Ă©galitĂ© entre le verre et la chimie. Lâhistoire du XXe siĂšcle est marquĂ©e par lâaccĂ©lĂ©ration du temps et par lâextension du domaine de la lutte ! Saint-Gobain qui Ă©tait prĂ©sent en Allemagne depuis 1857 sâimplante en Italie 1888, en Belgique 1898, aux Pays-Bas 1904 et en Espagne 1905. Au sortir de la PremiĂšre Guerre mondiale qui a beaucoup Ă©prouvĂ© la branche verriĂšre, tandis que la branche chimique Ă©tait mise au service de lâeffort de guerre, Saint-Gobain, met en oeuvre une vĂ©ritable politique de recherche, avec des laboratoires dĂ©diĂ©s, et sâengouffre dans tous les secteurs verriers verre creux bouteilles, verres spĂ©ciaux optique, crĂ©ation de la sociĂ©tĂ© Pyrex, fibre de verre⊠tandis que de nouveaux procĂ©dĂ©s rendent la distinction entre glace et verre Ă vitres moins pertinente. Par ailleurs, la coulĂ©e continue est mise au point, qui permet de fabriquer du verre en grandes quantitĂ©s plus rapidement. GrĂące Ă lâinvention de la glace trempĂ©e brevet SĂ©curit, Saint-Gobain conquiert le marchĂ© naissant de lâautomobile. Il renforce sa prĂ©sence dans le bĂątiment, lâarchitecture moderne faisant la part belle au verre. Saint-Gobain surmonte la crise des annĂ©es 1930 puis la guerre et retrouve la croissance dans les annĂ©es 1960 grĂące au verre plat et Ă la laine de verre Isover. Câest Ă cette Ă©poque que le procĂ©dĂ© rĂ©volutionnaire du float verre flottant Ă la sortie du four sur un bain dâĂ©tain rendant inutiles les opĂ©rations de douci et de poli, toujours en vigueur aujourdâhui, est mis au point par le rival Pilkington. AprĂšs lâOPE offre publique dâĂ©change manquĂ©e de BSN Boussois-Souchon-Neuvesel sur Saint-Gobain, le groupe qui est en difficultĂ© sur le plan financier sâallie en 1970 Ă lâentreprise Pont-Ă -Mousson PAM, fabricant de tuyaux de fonte. Sâouvre une nouvelle pĂ©riode, celle des capitaines dâindustrie Roger Martin, venu de PAM, rĂ©organise le nouveau groupe issu de la fusion et cĂšde plusieurs activitĂ©s dont la branche chimie PĂ©chiney-Saint-Gobain. Roger Fauroux assure pour sa part la dĂ©licate pĂ©riode de la nationalisation qui sâouvre en 1982. Jean-Louis Beffa, nommĂ© prĂ©sident en 1986, a pour premiĂšre mission la privatisation, qui est un grand succĂšs. Il internationalise le groupe on passe de dix-huit Ă soixante-quatre pays et le diversifie avec lâacquisition majeure de Poliet rĂ©seaux et Lapeyre qui fait entrer Saint-Gobain dans le monde du nĂ©goce de matĂ©riaux de construction 45 % du chiffre dâaffaires aujourdâhui. Pierre-AndrĂ© de Chalendar, qui prĂ©side le groupe depuis 2010, centre la stratĂ©gie sur lâhabitat avec un portefeuille trĂšs diversifiĂ© de produits dans lequel le verre ne reprĂ©sente plus que 12 % du chiffre dâaffaires. Saint-Gobain a accompli bien des rĂ©volutions depuis 350 ans mais en douceur, avec des dirigeants souvent issus du groupe et des salariĂ©s qui dĂ©tiennent aujourdâhui 7,5 % du capital particuliĂšrement attachĂ©s Ă leur entreprise. Saint-Gobain envisage lâavenir avec la sĂ©rĂ©nitĂ© et la philosophie de ceux qui ont traversĂ© les siĂšcles, les rĂ©volutions politiques et industrielles, les guerres, et qui ont su changer avec le monde qui les entourait sans se renier. Marie de Laubier archiviste palĂ©ographe conservateur gĂ©nĂ©ral des bibliothĂšques directeur des relations gĂ©nĂ©rales de Saint-Gobain La Manufacture de nos jours... L'Abbaye de PrĂ©montrĂ© Ordre sĂ©culier PremiĂšre assemblĂ©e de Norbert de Xantem et ses premiers disciples en la forĂȘt de Laon. Lâordre des chanoines rĂ©guliers de PrĂ©montrĂ© fut lâun des ordres religieux parmi les plus puissants en Europe pendant sept siĂšcles et compta jusquâĂ 614 monastĂšres. Il est nĂ© au coeur de la forĂȘt de Saint-Gobain en 1120 lorsque BarthĂ©lĂ©my de Joux, Ă©vĂȘque de Laon, offrit Ă Norbert de Xanten des terrains au lieu-dit de PrĂ©montrĂ© pour y fonder sa communautĂ©. Les PrĂ©montrĂ©s, Ă©galement connus sous le nom de Norbertins, sont Ă la fois missionnaires, chanoines et pasteurs. L'abbaye de PrĂ©montrĂ©, xviiie siĂšcle. Le superbe escalier La chapelle Les bĂątiments actuels ont Ă©tĂ© reconstruits au dĂ©but du XVIIIe siĂšcle, câest durant ces travaux que fut Ă©difiĂ© le monumental escalier suspendu du palais abbatial datĂ© de 1846. La RĂ©volution mettra un terme aux diffĂ©rents projets dâextension qui prĂ©voyaient notamment la construction dâune nouvelle Ă©glise. En 1793, les bĂątiments sont revendus Ă la verrerie de Folembray. En 1835, 550 ouvriers verriers y travaillaient avant que le site ne soit rachetĂ© en 1843 par la Manufacture des Glaces de Saint-Gobain qui prĂ©fĂ©ra y stopper la production, voyant dâun mauvais oeil cette concurrence Ă ses propres produits. De 1855 Ă 1860, le site devient un orphelinat pour les enfants pauvres du nord de la France sous lâĂ©gide de Monseigneur de Garsignies, Ă©vĂȘque de Soissons. Deux ans plus tard, il est acquis par le DĂ©partement qui le reconvertit en asile dâaliĂ©nĂ©s » selon la terminologie de lâĂ©poque. Câest aujourdâhui un Ătablissement public de santĂ© mentale » EPSMD de lâAisne qui peut accueillir jusquâĂ 862 patients. Les jardins, la chapelle et lâescalier monumental, tĂ©moins de la splendeur passĂ©e de ce site sĂ©culaire, restent accessibles aux visiteurs.
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En brefMaĂźtre du paysage tragique, Caspar David Friedrich 1774â1840 est lâun des acteurs du romantisme allemand. Ce contemporain de Johan Wolfgang Von Goethe nâa pas eu une vie facile, continuellement Ă©maillĂ©e de deuils. Lâartiste, en quĂȘte de transcendance, est connu pour avoir reprĂ©sentĂ© la nature dans sa dimension mystique et spirituelle. Plus que la beautĂ©, câest du sublime dont il est question dans les Ćuvres de Caspar Friedrich, trĂšs loin des courants rĂ©alistes qui sâexprimaient dans les Ă©coles du paysage Ă cette Ă©poque, en France comme en Angleterre. voir toutes les imagesCaroline Bardua, Portrait de Caspar David Friedrich, 1810iHuile sur toile âą 76,5 Ă 60 cm âą Coll. Alte Nationalgalerie, BerlinIl a dit Le divin est partout, jusque dans le grain de sable. »Sa vieOriginaire dâune petite ville dans le nord de lâAllemagne, Caspar Friedrich voit le jour dans une famille de commerçants aisĂ©s. MalgrĂ© cette sĂ©curitĂ©, le jeune garçon est confrontĂ© trĂšs jeune Ă la mort, celle de sa mĂšre puis de plusieurs de ses frĂšres et sĆurs ils Ă©taient 10. La disparition de lâun dâentre eux, Johann, est dâautant plus tragique pour Caspar quâil est mort en le sauvant dâune noyade certaine dans la mer de dessin, Friedrich suit des cours auprĂšs dâun professeur municipal, qui aimait emmener ses Ă©tudiants travailler sur le motif. Mais sa conviction quâil deviendra paysagiste se prĂ©cise vĂ©ritablement au Danemark, lorsquâil part Ă©tudier Ă lâAcadĂ©mie royale des Beaux-arts, de 1794 Ă 1798. Il y apprend Ă connaitre lâAntique, et se forge une solide culture jeune peintre dĂ©cide finalement de sâĂ©tablir Ă Dresde, une ville dynamique sur le plan des arts. Friedrich se fait connaitre principalement comme dessinateur. Il est apprĂ©ciĂ© pour ses paysages, reproduits par la gravure. MalgrĂ© tout, le succĂšs tarde et lâartiste est en proie Ă des crises de dĂ©pression sĂ©vĂšres qui le poussent Ă envisager le suicide. Il produit lâĂąge de 30 ans, Friedrich voit son horizon sâĂ©claircir. Il obtient un prix au concours de Weimar grĂące Ă ses dessins. Ă cette occasion, il entre en contact avec Goethe, son aĂźnĂ© de 20 ans, dont les thĂ©ories sur la couleur lâinfluencent. Avec le poĂšte allemand, il voit dans la nature la manifestation du divin. Câest Ă cette Ă©poque seulement, vers 1807, que Friedrich se met Ă peindre. Malheureusement, le jeune homme est une nouvelle fois endeuillĂ© par la perte de son pĂšre et dâune paysages sont le reflet de questionnements intĂ©rieurs et mystiques. Lâartiste Ă©tait pieu et reprĂ©sentait de nombreux symboles chrĂ©tiens dans ses Ćuvres, mais jamais lâimage de dieu. Pour lui, la nature Ă©tait le cadre de la rencontre possible entre lâhumain et le divin. Les personnages paraissent gĂ©nĂ©ralement fragiles face Ă la monumentalitĂ© de la nature, qui sâimpose avec puissance, et parfois les annĂ©es 1810, Friedrich acquiert une solide reconnaissance. Certaines de ses Ćuvres sont achetĂ©es par le roi de Prusse. Il devient membre de lâAcadĂ©mie de Berlin, puis de lâAcadĂ©mie de Dresde. Par ailleurs, le peintre se marie. Trois enfants naĂźtront de cette union. Ses Ćuvres deviennent recherchĂ©es et collectionnĂ©es Ă la cour de Russie. MalgrĂ© cette Ă©volution heureuse, le malheur semble poursuivre le peintre qui est victime dâun accident vasculaire cĂ©rĂ©bral qui le paralyse. Sâil retrouve une certaine motricitĂ©, il est impossible Ă Caspar Friedrich de reprendre pleinement son activitĂ© dâartiste. Il sâĂ©teint auprĂšs des siens Ă lâĂąge de 65 Ćuvres clĂ©s voir toutes les imagesCaspar David Friedrich, LâAbbaye dans une forĂȘt de chĂȘnes, 1809iHuile sur toile âą 110 Ă 71 cm âą Coll. Alte Nationalgalerie, BerlinLâAbbaye dans une forĂȘt de chĂȘnes, 1809AchetĂ© par le roi de Prusse, ce paysage reprĂ©sente des moines accompagnant un cercueil vers les ruines dâune abbaye, au crĂ©puscule. Ils sont venus enterrer lâun des leurs. Câest une scĂšne mystique, qui associe la mort Ă la dĂ©solation du paysage. LâatmosphĂšre est pleinement gothique. Il est possible que cette Ćuvre ait Ă©tĂ© peinte par un Friedrich animĂ© dâintentions patriotiques, les chĂȘnes symbolisant les hĂ©ros blessĂ©s de lâAllemagne aprĂšs les guerres napolĂ©oniennes. voir toutes les imagesCaspar David Friedrich, Voyageur contemplant une mer de nuages, 1818iHuile sur toile âą 95 Ă 75 cm âą Coll. Kunsthalle, HambourgVoyageur contemplant une mer de nuages, 1818Un homme solitaire, vĂȘtu de maniĂšre Ă©lĂ©gante et nullement apprĂȘtĂ© pour affronter la montagne, tourne le dos au spectateur. Il contemple un paysage imaginaire et tragique qui sâĂ©tend Ă lâinfini, entre rochers et nuages. Friedrich met lâhomme face Ă sa destinĂ©e elle sera peuplĂ©e de pĂ©rils et de rĂȘves, et son accomplissement se fera au prix dâĂ©preuves. Câest ainsi que Friedrich considĂ©rait lâexpĂ©rience intĂ©rieure et spirituelle, comme un chemin ardu devant mener au divin. voir toutes les imagesCaspar David Friedrich, Falaises de craie Ă RĂŒgen, 1818â1819iHuile sur toile âą 90,5 Ă 71 cm âą Coll. Kunst Museum, WinterthurFalaises de craie Ă RĂŒgen, 1818â1819Trois promeneurs se trouvent au bord de lâabĂźme, symbolisĂ©e par une falaise escarpĂ©e. Au loin, se dĂ©ploie la beautĂ© calme et infinie de la mer. Le gĂ©nie de ce tableau rĂ©side dans la composition qui crĂ©e un effet de progression du tragique vers lâharmonie. Il sâagit bien plus quâune peinture de genre ou dâun paysage pittoresque. Friedrich donne Ă rĂ©flĂ©chir sur les Ă©preuves qui conduisent la vie des Hommes, fragiles silhouettes toujours prĂȘtes Ă basculer dans le vide avant dâatteindre la plĂ©nitude. De nombreuses hypothĂšses ont Ă©tĂ© tentĂ©es quant Ă lâidentitĂ© des personnages, qui pourraient compter un autoportrait de lâartiste.
Cest au cĆur de la forĂȘt que Dominique et StĂ©phane vous accueilleront dans un parc dâune surface de 6 ha, boisĂ© de chĂȘnes et de fayards (HĂȘtre) ĂągĂ©s entre 80 et 100 ans ont pu recevoir de magnifiques cabanes toutes diffĂ©rentes par leurs accĂšs. Seuls au monde, les petits oiseaux pour vous tenir compagnie, vous vivrez un moment inoubliable oĂč plus rien
.. . - . ~ ABBAYE DANS LA FORĂT DE CH ĂNE S 1809-1810 Peint re allem an d Analyse ..., Nous sommes Ă l'aube. Tout respire la froide clartĂ© d' un lever de soleil hivernal. Les couleurs sont pures , l'atmosphĂšre glacĂ©e et le ciel , qui vire peu Ă peu du gris au rose, prend des aspects de pierre prĂ©cieuse. Parmi les broussailles et les arbres dĂ©nudĂ©s, aux ramures torturĂ©es et entrela cĂ©es , sur un tapis d'herbes grillĂ©es par le gel oĂč se dressent d'innombrables croix plantĂ©es dans le sol, un cortĂšge de moines se dirige vers une abbaye en ruines. Quatre d'entre eux, en train de franchir le portail d'une Ă©glise qui fut jadis majestueuse, portent sur l'Ă©paule un cercueil renfermant de toute Ă©vidence la dĂ©pouille d'un de leurs compagnons. De cette immense cons truction que l'on a pu identifier, malgrĂ© ses notables modifications, avec l'Ă©glise conventuelle d 'Eldena, il reste peu de chose une partie de la façade, avec Je chĂąssis d'une verriĂšre et la partie infĂ©rieure des bas-cĂŽtĂ©s. Le tableau renferme de nombreuses Ă©vocations allĂ©goriques , Ă commen cer par l'identification du moine portĂ© au tombeau avec l'artiste lui-mĂȘme. L'aube d'un gris rougeĂątre fait quant Ă elle rĂ©fĂ©rence Ă la vie Ă©ternelle, prĂ©figurĂ©e par la prĂ©sence tĂ©nue de la XIxe siĂšcle Romantisme Huile sur toile llO X 171 cm lune qui symbolise la venue du Christ , tandis que les ruines de l'abbaye reflĂštent , selon toute probabilitĂ© , la critique des institutions ecclĂ©siasti ques faite par un homme qui voyait la religion comme un dialogue mystique et personnel avec Dieu. Dans son commentaire sur une autre de ses toiles, l'Autel de Tetschen, Friedrich avait d'ailleurs expliquĂ© que le chĂȘne, en raison de sa forme bizarre et rude , Ă©tait un symbole de la vie hĂ©roĂŻco -paĂŻenne et se chargeait ainsi d'une valeur nĂ©gative. L'Ćuvre C Cette Ćuvre fut conçue par Friedrich comme pendant au Moine sur la plage, qui appartient au mĂȘm e musĂ©e et dont la premiĂšre version fut achevĂ©e en fĂ©vrier 1809. Abbaye dans la forĂȘt de chĂȘnes fut exĂ©cutĂ© par l'artiste Ă Dresde aprĂšs son retour de Nembrandenburg , en juin de la mĂȘme annĂ©e. Les deux tableaux furent en tout cas vus par Goethe le 18 septembre 1810 , dans l'atelier mĂȘme du peintre, avant que ce dernier ne les envoie Ă l'exposition de l'AcadĂ©mie de Berlin . L' atelier de Friedrich + L'atelier de Friedrich Ă©tait entiĂšrement nu [ ... ].Rien d'autre qu'un chevalet, un siĂšge et une table sur laquelle Ă©tait appuyĂ©, comme unique dĂ©coration, un tĂ© Ă dessin, dont person ne ne comprenait pourquoi il avait droit Ă cet honneur. MĂȘme la boĂźte Ă couleurs, dont la prĂ©sence eut Ă©tĂ© plus que comprĂ©hensible, les flacons d'huile ~ et les chiffons Ă©taient relĂ©guĂ©s dans la piĂšce voisine car Friedrich pensait qu e toutes les choses extĂ©rieures troublaient ses images intĂ©rieures . » Cette description due Ă Wilhelm von KĂŒgelgen s'accorde parfaitement avec le caractĂšre monacal et qua si mystique du peintre et de ses Ćuvres, dĂ©pouillĂ©es et synthĂ©tiques jusqu 'Ă l'essentiel. Du mĂȘme peintr e PICTO 619 Ă 625 Photo Bild archiv Preu ssischer Kulturbesit z. > N ar di ni Editore. 1992. VPC La rousse-Laffont p. »