Autantd’incitations à vous procurer ce livre, si vous êtes passionné ou êtes curieux de découvrir de plus près ce qui constitue l’univers familier et passionnant de ce père et cette
Bernard Pivot est un journaliste et animateur d’émissions littéraires né le 5 mai 1935 à Lyon. Sommaire 1 Liens avec Marc-Édouard Nabe 2 Citations Pivot sur Nabe Nabe sur Pivot 3 Intégration littéraire 4 Notes et références Liens avec Marc-Édouard Nabe Avant son passage dans l’émission Apostrophes, Nabe regarde les prestations des autres écrivains dans l’émission de Bernard Pivot, dont il rend compte dans son journal intime. Le 15 février 1985, Pivot l’invite à Apostrophes pour défendre son Régal des vermines, le thème était Les mauvais sentiments »... La violence de ton du jeune écrivain, les réactions des autres invités, le faux télégramme de Jean-Pierre Stirbois lu en direct par Pivot et l’agression physique hors plateau de Nabe par le journaliste Georges-Marc Benamou, ont fait scandale et marqué l’histoire de l’émission, celle de la littérature à la télévision et même celle des émissions littéraires sur Internet mise en ligne il y a une quinzaine d’années, elle n’arrête pas d’être visionnée tous les jours. Trois ans plus tard, en janvier 1988, Pivot réinvite Nabe à l’occasion de la publication de son premier roman, Le Bonheur, puis en 1999, dans Bouillon de culture pour son diptyque, Oui et Non. En 2001, c’est un dialogue entre Nabe et Pivot qui clôt le premier livre d’écrivain sur les attentats du 11-Septembre, Une lueur d’espoir. Mais c’est dans son journal intime que Nabe parlera le plus de Bernard Pivot, de sa psychologie et même de sa stratégie d’animateur d’Apostrophes, notamment dans des discussions avec Philippe Sollers et Jean-Edern Hallier. Citations Pivot sur Nabe Marc-Édouard Nabe, vous êtes à vos heures musicien de jazz, dessinateur, et auteur d’un premier livre qui n’est pas un roman, et dont le titre donne bien le ton Au régal des vermines. À un moment, dans les premières pages, vous dites “Qui va prendre le risque de publier mes recueils de frissons, qui va boire mes bassines de diarrhée ?” Eh bien, la réponse, c’est l’éditeur Bernard Barrault. » Apostrophes, Antenne 2, 15 février 1985, retranscrit dans Coups d’épée dans l’eau, Éditions du Rocher, 1999, p. 13 Nabe sur Pivot Très lutin Sollers aujourd’hui je lui dis ce que j’ai pensé de son dernier Apostrophes, il me confirme qu’il avait peur des réactions de Jean-Édern et qu’à chaque émission, il va de consternation en consternation devant “la vulgarité malveillante” de Pivot. Il fait toujours ça à ceux qu’il admire. Je connais. “Il nous aime en plus, Marc-Édouard, soyez-en sûr, il nous aime !” Sollers est persuadé qu’il touche des dessous-de-table pour s’attarder si longtemps sur tout ce qu’il y a dessus vins, mets, franchouilleries boustifaillesques... » Kamikaze, 2000, p. 2642 Pas besoin de bombe, Pivot c’est Hiroshima ! Entre chaque épisode laborieux de sa fête sinistre, il demande à une rangée de bons petits toutous de choisir chacun un mot de la langue française. Alors, grotesquement, d’une écriture bien scolaire, un larbin recopie les “tendresse”, “liberté”, “amour”, “pivot” Dutourd et autres banalités sur le décor. Le prof bourguignon passe de rang en rang et arrache de chaque cancre de l’Art son mot. Pour ceux qui n’ont pas l’honneur de descendre au centre du cirque se faire bouffer tout crus par le lion de Lyon, ce sera leur seule contribution à la 724e d’Apostrophes un mot comme un coup de feu que Pivot les force à se tirer en pleine tête en direct ! Splendide roulette russe ! D’ailleurs, le mot de Pivot le sien, celui qu’il emploiera sans arrêt pour désigner ce petit exercice, c’est “salve”. “Encore une salve !” “C’est l’heure de la salve de mots”... En effet, quelle hécatombe ! C’est ça ! Pivot ce soir a tiré un mot dans la nuque de chaque traître de la littérature. Il devrait même le faire payer à l’éditeur. Comme en Chine !... Ou en Pologne c’est-à-dire nulle part... Ce soir, c’était le Katyn de la littérature ! Pan ! Pan ! Pan ! Tués tous sur place par le ridicule de cette périlleuse interro qui aurait pu s’en sortir ? Celui qui aurait choisi “Enculé” peut-être... où les bons élèves ne peuvent cacher qu’ils ont réfléchi depuis un mois au mot le plus “drôle”, ou le plus “profond”, qui les définit parfaitement. » Kamikaze, 2000, pp. 3767-3768 Place Saint-Sulpice, au petit matin. Le ciel va être bleu. Je suis assis sur le rebord de la fontaine, face à l’église... Un homme tout gris, l’air endormi, passe devant moi... Blouson flou, pantalon tordu, mal rasé... Bernard Pivot ! Comme il a changé depuis qu’il n’apparaît plus à la télé... Après trente ans d’émissions littéraires ! Il est en civil... L’image l’a quitté... On sent qu’il est revenu à l’écrit. — Bonjour... lui dis-je en lui tendant la main. — Ah ? C’est vous... me répond-il en la serrant. Qu’est-ce que vous faites dans mon quartier ? — Je lis l’Apocalypse de saint Jean... — Rassurez-moi vous n’êtes pour rien dans tous ces événements ? — Non, pourquoi ? — Pour rien. Quand j’ai vu les avions percuter les deux tours, je ne sais pas pourquoi, j’ai pensé à vous. — Ben Naben ? — C’est horrible, non ? — J’écrirais bien quelque chose. Qu’est-ce que vous en pensez ? — Vous n’avez pas l’habitude de demander la permission ! — Ça vous ferait plaisir ? — Vous savez, moi, maintenant... — Il y a de tout dans ces attentats ! — C’est la fin du monde... — Non, Bernard, le début ! — Vous êtes musulman ? — Mais non ! Je ne suis pas plus islamiste que vous, mais en tant qu’homme qui vit dans et pour la transcendance, je comprends que des hommes de foi aillent au bout de leur dégoût. — C’est vrai que vous êtes un “élu”... — Ce monde prospère et sûr exigeait une leçon. C’est d’une infinie justice, si j’ose dire.. — Votre “ami” l’abbé Pierre a dit quelque chose là-dessus “Il y a des victimes d’un jour et des victimes de tous les jours. Je suis contre l’amélioration du plaisir de vivre des plus forts.” — Je me demande si ce n’est pas la Terreur qui sauvera le monde... — Vous allez encore vous faire mal voir, Marc-Edmond ! — Tant pis ! Il y a une petite lumière à sortir de ces décombres... Je veux la montrer... — Bon. Ce n’est pas que je m’ennuie avec vous, mais je dois aller au kiosque acheter mes journaux... Il paraît que ça y est les Américains attaquent l’Afghanistan. C’est la guerre ! — Juste une lueur... Une lueur d’espoir... » Une lueur d’espoir, 2001, pp. 151-153 Intégration littéraire Élisabeth Badinter ou les infortunes du féminisme, par le marquis de Nabe » L'Idiot international n°14, 16 août 1989 repris dans Non Nabe’s Dream 1991 Tohu-Bohu 1993 Inch’Allah 1996 Coups d’épée dans l’eau 1999 Kamikaze 2000 Une lueur d’espoir 2001 Notes et références v mMarc-Édouard Nabe Livres Au régal des vermines 1985 Zigzags 1986 Chacun mes goûts 1986 L’Âme de Billie Holiday 1986 Le Bonheur 1988 La Marseillaise 1989 Nabe’s Dream 1991 Rideau 1992 Visage de Turc en pleurs 1992 L’Âge du Christ 1992 Petits Riens sur presque tout 1992 Nuage 1993 Tohu-Bohu 1993 Lucette 1995 Inch’Allah 1996 Je suis mort 1998 Oui 1998 Non 1998 Loin des fleurs 1998 et autres contes 1999 Coups d’épée dans l’eau 1999 Kamikaze 2000 Une lueur d’espoir 2001 Alain Zannini 2002 Printemps de feu 2003 J’enfonce le clou 2004 Le Vingt-septième Livre 2009 L’Homme qui arrêta d’écrire 2010 L’Enculé 2011 Les Porcs, tome 1 2017 Aux Rats des pâquerettes 2019 Les Porcs, tome 2 2020 Presse L’Éternité 1997 La Vérité 2003 - 2004 Patience 2014 - ... Nabe’s News 2017 - ... Tracts Zidane la racaille 24 juillet 2006 Les Pieds-blancs 24 octobre 2006 Et Littell niqua Angot 23 novembre 2006 Représente-toi 1er mars 2007 La Bombe de Damoclès 31 octobre 2007 Le ridicule tue 15 avril 2008 Sauver Siné 20 septembre 2008 Enfin nègre ! 20 janvier 2009 Textes non repris en volume La jambe 1986 Le courage de la fraîcheur 1996 La jungle de Bernstein 1997 Les tournesols de Dovjenko printemps 2000 Celui qui a dit merdre mai 2000 Mon meilleur ami juin 2000 Anthony Braxton à l’instant même juillet 2000 La mort de Polac automne 2000 L’athlète de la larme 2001 Le Klaxon du fanfaron mars 2003 Le flou Baumann octobre 2003 Glauque Story novembre 2003 Je ne faisais pas bander Chanal novembre 2003 En 2003, le cinéma est mort décembre 2003 L’Oiseau de Dieu mars 2005 Le temps de voir et d’aimer Sirk octobre 2005 Le Huitième ciel décembre 2005 Le vingt-septième Chorus juillet 2006 Pastorius à mort septembre 2007 Le cauchemar Duvivier mars 2010 L’Eunuque raide printemps 2014 Sur Nabe L’Affaire Zannini 2003 Morceaux choisis 2006 Personnages Georges Ibrahim Abdallah Albert Algoud François Angelier Christine Angot Thierry Ardisson Paco Balabanov Bernard Barrault Jean-Dominique Bauby Guy Bedos Nicolas Bedos Frédéric Beigbeder Georges-Marc Benamou Pierre Bénichou Jackie Berroyer Jean-Paul Bertrand Patrick Besson Paul-Éric Blanrue François Boisrond Laurent Bosc Gérard Bourgadier Anthony Braxton Lisa Bresner Renaud Camus Bertrand Cantat Carlos Catsap René Caumer François Cavanna Pierre Chanal Jacques Chancel Professeur Choron Kenny Clarke Pierre Clémenti Thomas Codaccioni Daniel Cohn-Bendit Lucien Combelle Marc Dachy Maurice G. Dantec Guy Debord Bruno Deniel-Laurent Lucette Destouches Dieudonné Docteur Marty » Pierre Drieu la Rochelle Marc Dutroux Raffaël Énault Jean-Paul Enthoven Robert Faurisson Caroline Fourest Michel Fourniret Émilie Frèche Fred Bruno Gaccio Charles de Gaulle Dominique Gaultier Gébé François Gibault Franz-Olivier Giesbert Lucien Grand-Jouan Jean-Edern Hallier Naïma Haoulia Jacques Henric Hélène Hottiaux Michel Houellebecq Fabienne Issartel Alexandre Jardin Herbert von Karajan Lee Konitz Salim Laïbi Claude Lanzmann Jean-Pierre Léaud Jean-Jacques Lefrère Bernard-Henri Lévy Thierry Lévy Édouard Limonov Jean-Pierre Lindenmeyer Yves Loffredo Eddy Louiss François L’Yvonnet Amandine Maudet Laure Merlin Gérard Miller François Mitterrand Yann Moix Éric Naulleau Claude Nougaro Hector Obalk Frédéric Pajak Francis Paudras Jean-Jacques Pauvert Docteur Petiot Isidora Pezard Daniel Picouly Emmanuel Pierrat Pin-Up Bernard Pivot Edwy Plenel Benoît Poelvoorde Michel Polac Tariq Ramadan Luis Rego François Rilhac Sonny Rollins Antoine Rosselet Liliane Rovère Laurent Ruquier Léo Scheer Constantino Serra Siné Philippe Sollers Alain Soral Raphaël Sorin Albert Spaggiari Morgan Sportès Dominique Strauss-Kahn Jean-François Stévenin Frédéric Taddeï Bertrand Tavernier Diane Tell Denis Tillinac Delfeil de Ton Jacques Vergès Audrey Vernon David Vesper Arnaud Viviant Philippe Vuillemin Marc Weitzmann Mae West Willem Georges Wolinski Sam Woodyard Stéphane Zagdanski Alexandre Zannini Marcel Zannini Paraskevi Zannini Suzanne Zannini Achille Zavatta Inspirations Arletty Antonin Artaud Albert Ayler Chet Baker Count Basie Jean-Michel Basquiat Oussama Ben Laden Georges Bernanos Henry Bernstein Art Blakey Léon Bloy Constantin Brancusi Clifford Brown Louis-Ferdinand Céline Maria Callas Charlie Chaplin Jésus-Christ Paul Claudel Henri-Georges Clouzot Robert Crumb Ornette Coleman Salvador Dalí Dante Alighieri Miles Davis Alain Delon Eric Dolphy Fiodor Dostoïevski Marcel Duchamp Duke Ellington Rainer Werner Fassbinder Fournier Slim Gaillard Mohandas Karamchand Gandhi Jean Genet Roger Gilbert-Lecomte Jean-Luc Godard Nicolas Gogol Freddie Green Che Guevara Sacha Guitry Mansur al-Hallaj Coleman Hawkins Jimi Hendrix Billie Holiday Harry Houdini Milt Jackson Ahmad Jamal James Joyce Franz Kafka Oum Kalthoum Elia Kazan Rahsaan Roland Kirk Akira Kurosawa Steve Lacy Comte de Lautréamont D. H. Lawrence Lawrence d’Arabie Robert Le Vigan Paul Léautaud José Lezama Lima Thérèse de Lisieux Pierre Loti Malcolm X Stéphane Mallarmé Jacques Maritain Louis Massignon Jacques Mesrine Charles Mingus Thelonious Monk Wolfgang Amadeus Mozart Friedrich Nietzsche Charlie Parker Pier Paolo Pasolini Jaco Pastorius Gen Paul Pablo Picasso Luigi Pirandello Ezra Pound Bud Powell John Cowper Powys Prince Marcel Proust Charles Ferdinand Ramuz Lucien Rebatet Odilon Redon Django Reinhardt Reiser Pierre Repp Arthur Rimbaud Dino Risi Max Roach Georges Rouault Jean Rouch Raymond Roussel Dominique de Roux Marquis de Sade Antoine de Saint-Exupéry Jean-Jacques Schuhl Martin Scorsese William Shakespeare Georges Simenon Douglas Sirk Chaïm Soutine Gertrude Stein Robert Louis Stevenson August Strindberg André Suarès Léon Tolstoï Vincent Van Gogh Paul Verlaine Simone Weil Oscar Wilde Stanislaw Witkiewicz Thomas Wolfe Jean Yanne Lester Young Zouc Vidéo Éclats de Nabe 2015 - ... Autres Bibliographie Citations Thèmes Clichés Études Émissions Expositions Procès 3) Pour situer, les choix constants de Pivot en littérature, signalons qu’il était venu à la TV après avoir été avant 1975 un jeune transfuge du. Figaro . Choix qui évidemment censuraient toute une frange minoritaire, provinciale de la « littérature », en particulier des revues de haute tenue, mortes depuis longtemps au champ d’honneur du Marché.
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BernardPivot, qui a marqué les belles heures de la télévision française avec "Apostrophes", quitte l'Académie Goncourt, dont il était membre depuis quinze ans et président depuis cinq ans 04h20 , le 24 janvier 2016 , modifié à 11h01 , le 21 juin 2017 S'il a toujours écrit, Michel Tournier a attendu l'âge de 42 ans pour publier son premier livre, Vendredi ou les limbes du Pacifique. Avant de vivre de sa plume, il avait été publicitaire à Europe 1, puis moitié directeur littéraire moitié attaché de presse des éditions Plon. C'est là que, journaliste au Figaro littéraire, j'ai fait sa connaissance. Il était beau, souriant et s'amusait beaucoup des mœurs des écrivains. Je ne soupçonnais pas que, rentré chez lui, il écrivait avec l'ambition d'être l'un d'eux et, tant qu'à faire, d'être parmi les aurais-je pu me douter que, sur une île du Pacifique, avec audace et une imagination de démiurge, il distribuait Robinson et Vendredi dans de nouvelles aventures? Le roman parut en 1967 et Saint-Germain-des-Prés en eut le souffle coupé. Bien inspirée, l'Académie française lui donna son grand prix du roman, le soustrayant à la convoitise de l'académie Goncourt, laquelle, trois ans après, se revancha en lui accordant son prix, à l'unanimité – depuis jamais réitérée –, pour son deuxième chef-d'œuvre, Le Roi des aulnes. Un puissant écrivain, déjà classique, était personnages de la littérature, l'histoire ou la BibleClassique par son écriture mais très moderne dans les thèmes de ses romans la marginalité, la transgression, les sexualités déviantes, les forces ténébreuses, le refus de l'ordre, la fascination du mal, les beautés et les pièges de la nature, la gémellité, le pouvoir et la soumission, les contradictions du monde, la sainteté, les fulgurances de l'amour. Nourri de philosophie allemande, Michel Tournier n'a pas écrit des romans philosophiques mais il a eu sur tous ses personnages un point de vue philosophique, essentiellement Tournier chez lui, à Choisel, en 2004. Crédits SipaIl est vrai que la plupart s'étaient déjà fait un nom dans la littérature, l'histoire ou la Bible Robinson, Gilles de Rais et Jeanne d'Arc, les rois mages, Göring, Abel et Caïn c'est évidemment le maudit et mystérieux Caïn qui le passionnait, les ogres, Moïse sous le nom d'Éléazar, le Père Noël, etc. C'est l'auteur lui-même qui a collé le mot mythe sur le front de ses personnages. Et comme tous ces mythes sont des aventuriers ou des nomades, il est exact de dire que Michel Tournier est un écrivain inspiré par l'histoire et transporté par la sans céder à la coquetterie du paradoxe, il tenait Vendredi ou la vie sauvage, version pour la jeunesse de son premier roman, pour le livre dont il était le plus fier. Des millions d'exemplaires vendus. Le plus gros et plus durable succès derrière Le Petit Prince. Il a toujours manifesté pour les enfants attention et curiosité, répondant volontiers aux questions des écoliers. Le quatrième roi mage de Gaspard, Melchior et Balthazar est un enfant. Vendredi monte à bord du Whitebird, abandonnant Robinson sur son île. Il a été rejoint clandestinement pendant la nuit par le mousse, maltraité sur le bateau. "Désormais, lui dit Robinson, tu t'appelleras Jeudi. C'est le jour de Jupiter, dieu du ciel. C'est aussi le dimanche des enfants." Dernière phrase du préférait les Folio à la PléiadeMichel Tournier avait pour premier désir d'être le plus lu possible. C'est pourquoi il considérait le livre de poche comme l'invention du siècle. Folio, où ont été publiés la plupart de ses livres, était sa collection chérie. Il la préférait à la Pléiade, où il entrera en 2017 ou 2018. Jean d'Ormesson a dit qu'il préférait la Pléiade au prix Nobel. Tournier, lui, aurait joyeusement renoncé à la Pléiade pour le Nobel. Quand Le Clézio et Modiano l'ont obtenu, j'ai eu une pensée pour le vieil écrivain retiré dans son presbytère de Choisel, dans la vallée de Chevreuse. Il se consolait en disant que, ayant été longtemps nobélisable, les gens croyaient qu'il l'avait eu. Touchante et trompeuse consolation par l' Tournier est venu dix-sept fois dans mes émissions. Devant les caméras il était parfaitement lui-même, enjoué, profond, provocant, paradoxal, émouvant ou amusant, toujours avec son élégant sourire. Le 15 mars 1992, il était l'invité principal de Bouillon de culture pour son livre Le Crépuscule des masques. Un étudiant a surgi pendant l'émission, armé d'un couteau, menaçant de se suicider si Lionel Jospin ne retirait pas sa loi sur l'enseignement. Après six ou sept longues minutes de négociations, il a jeté le couteau et il est parti. Quelques jours après, Michel Tournier m'a appelé au téléphone pour me dire "Jamais je n'ai autant été humilié que pendant votre émission. Pas une fois, cet étudiant ne m'a regardé, ni interpellé. Il n'a parlé qu'à vous! Pas une fois il ne m'a menacé. Pour lui je ne comptais pas! C'était très humiliant." Tournier était-il sincère ou facétieux?De même, à l'académie Goncourt, dont il a été pendant trente-huit ans un membre très actif, lecteur scrupuleux, généreux, aux choix parfois aussi surprenants que ceux de son ami Robert Sabatier, fallait-il le prendre au sérieux quand il disait "Notre académie étant pauvre, demandons 10% sur les bénéfices de l'éditeur que chaque année nous enrichissons avec le prix Goncourt"? Il travaillait alors à un roman sur les vampires… Il l'a abandonné, n'ayant pas le courage et la force d'aller arpenter de nuit les souterrains du métro et les catacombes. Il ne régnait plus non plus sur le monde foisonnant des mots, longtemps serviteurs d'une œuvre sans équivalent dans la littérature française par l'originalité de ses thèmes et la force de son JDD papier BernardPivot était président de l'Académie depuis 2014. « Pour retrouver un libre et plein usage de son temps, à 84 ans Bernard Pivot a décidé de se retirer de l’Académie Goncourt à J'ai préféré prendre les devants et dire d'une manière simple et agréable que j'arrêterai Bouillon de culture à la fin de la saison. J'ai voulu éviter toutes ces rumeurs, élucubrations et démentis qui se sont succédé l'an passé et qui étaient fort désagréables aussi bien pour moi que pour les dirigeants de France 2.» Voilà, c'est dit. Au Journal du Dimanche, Bernard Pivot, 65 ans, commente son annonce surprise vendredi soir. C'est la dernière rentrée littéraire pour moi», a déclaré l'homme qui incarne depuis 27 ans la présence, voire la résistance, du livre face au déferlement des images. Depuis 1973, poursuit-il dans son explication à sa future retraite, je fais une émission hebdomadaire consacrée à la culture en général et aux livres en particulier et bientôt ce sera fini.»France 2 a aussitôt fait savoir qu'elle comprenait, en la regrettant», cette décision, en rappelant tout ce que la chaîne lui doit depuis la création de Ouvrez les guillemets, puis en 1975 du magazine Apostrophes transformé en Bouillon de donc pour les regrets, mais n'est-ce pas la fin d'une époque? Le président de France Télévision m'a assuré au téléphone qu'il y aurait une émission évidemment très différente à la rentrée. La direction de la chaîne a la volonté de continuer à présenter une émission culturelle de prestige en septembre 2001.» Pivot n'en dira pas plus. Ni sur la télévision, ni sur ses projets personnels. Reste donc un bilan professionnel remarquable. Le secret de son succès auprès du public, de son incroyable longévité, réside peut-être dans son inaltérable goût du bonheur cet amateur de vin beaujolais et de football aimait répéter Je crois beaucoup au plaisir, à la culturiosité», au plaisir de la culture.» Pour lui, culture n'était pas synonyme de tristesse. Ainsi, il a su réussir les noces souvent difficiles de la littérature et du petit écran, rendre accessibles et populaires les plus grands écrivains et amener à la littérature des réfractaires de l' à la journaliste Monique Pivot avec qui il a eu deux filles, Bernard Pivot a aussi dirigé de 1975 à 1993 la rédaction du mensuel Lire, créant au début des années 90 les fameux Dicos d'or. BernardPIVOT mais la vie continue ma note: 4/5 genre: humour, senior aux éditions Albin Michel sorti le 06/01/2021 Mon avis: J'ai voulu découvrir Bernard Pivot après l'avoir vu à La Grande Librairie début janvier. Je connais l'auteur pour ses émissions Bernard PIVOT mais la vie continue ma note: 4/5 genre: humour, senior aux éditions Albin Michel sorti le Paris On pensait qu’à son âge, il aurait pris plus de précautions. Mais la COVID-19 ne l’empêche manifestement pas de recevoir chez lui, de préférence sans masque. L’œil vif, le sourcil blanc et épais, Bernard Pivot nous attend dans son appartement parisien, où les livres sont beaucoup moins nombreux qu’on ne l’imaginait. Raison de notre visite l’ancien animateur d’Apostrophes et de Bouillon de culture vient de lancer… mais la vie continue, un roman qui aborde la question du vieil âge à travers une bande de vieux qui ne se refusent pas les plaisirs de la vie. On n’allait pas manquer l’occasion de lui parler aussi du milieu littéraire français, qui traverse actuellement une petite zone de turbulences… Votre nouveau roman parle du vieillissement. Vous avez 85 ans. Vous vouliez faire partager votre propre expérience du vieil âge ? La mienne. Celle des autres. Le jour de mes 80 ans, je me suis dit c’est terrible, j’entre aujourd’hui dans le grand âge. Je me suis mis à observer un peu plus les gens de mon âge, à regarder comment ils se comportaient, comment étaient leurs attitudes, leurs mentalités. J’ai pris des notes… Vous devez être bien entouré, parce que vos protagonistes sont allumés. Ils draguent, rigolent, se font des bouffes… C’est parce qu’ils sont relativement en bonne santé. Cela dit, tous vivent dans la hantise des quatre cavaliers de l’Apocalypse », c’est-à-dire le cancer, l’infarctus, l’AVC et l’alzheimer, qui peuvent leur tomber dessus du jour au lendemain. La notion de plaisir est quand même très présente. On a l’impression que la vieillesse peut être quelque chose d’agréable. Je suis un moraliste, non pas lié à la morale, mais au moral ! Je voulais donner aux personnes âgées quelques conseils pour profiter le mieux possible de leur âge. Tout le problème de vieillir, c’est de rester fidèle à soi-même et en même temps de ne pas refuser les nouveaux plaisirs que l’actualité nous apporte. Il faut trouver un équilibre entre la permanence et la nouveauté. Ne pas considérer que la vie est historiquement et géographiquement terminée. Est-ce que la crise du coronavirus vous a fait voir la vieillesse ou la mort différemment ? C’est un fléau de plus qui s’ajoute aux cancers, aux infarctus… Le confinement, par contre, je suis de ceux qui le vivent le mieux possible, parce que j’ai toujours exercé une profession qui était basée sur le confinement. Je dis souvent, en blaguant, que mon plus grand confinement a été Apostrophes pendant 15 ans ! Le personnage principal de votre livre, un ancien éditeur, regrette d’avoir perdu son pouvoir une fois à la retraite. C’est votre cas ? Non, je récuse ce mot. Je dis que j’ai été un homme d’influence. Pas de pouvoir. Le pouvoir, je déteste. Quand on m’a proposé la direction d’une chaîne de télévision ou quand mon nom a circulé pour un poste de ministre de la Culture, j’ai dit oubliez-moi. Je n’aime pas ces trucs-là. Vous avez quand même été président de l’Académie Goncourt ! Fonction que vous avez d’ailleurs quittée l’an dernier. Pourquoi ? Parce qu’à un moment donné, il faut savoir se retirer. Le Goncourt, je suis resté 15 ans. J’arrivais à plus de 80 ans. C’est le mouvement naturel de la vie. Le renouvellement des influences. Justement… Un article du New York Times, paru récemment, dresse un portrait accablant du milieu littéraire français. Il dénonce l’entre-soi, les conflits d’intérêts, l’absence de renouvellement dans les jurys de prix littéraires. Vous êtes d’accord ? Oui, je l’ai lu. Il y avait des choses vraies sur le Renaudot… Le Goncourt, je me suis attaché beaucoup à ce que les choix du jury soient inattaquables. Je ne dis pas qu’autrefois, il n’y a pas eu des complots de l’amitié. Mais il n’y a plus d’attaques contre le Goncourt. > Lisez l’article du New York Times Est-ce qu’on peut néanmoins critiquer le milieu ? Bien sûr ! Mais remplacer les jurés littéraires chaque année, je pense que c’est une erreur. Je pense qu’il faut que les jurys se réforment d’eux-mêmes. On ne peut pas imaginer une puissance extérieure qui va dire maintenant, le Goncourt, il lui faut deux Maghrébins, un Africain, un Québécois, cinq femmes. Pour moi, ce serait ridicule. Et qui vous dit que les jurys qui se renouvellent ne sont pas plus soumis à des pressions que ceux qui ne se renouvellent pas ? L’affaire Matzneff a ébranlé le milieu l’an dernier, après la parution du livre Le consentement, de Vanessa Springora. Vous n’avez pas été épargné. On a dénoncé votre complaisance, lorsque vous aviez reçu cet écrivain ouvertement pédophile sur le plateau d’Apostrophes. Vous oubliez de dire que dans la même émission, j’ai invité Denise Bombardier ! C’est dans mon émission que, pour la première fois, quelqu’un s’est insurgé contre la littérature de Matzneff et sa manière de se conduire ! Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos > Regardez la vidéo au complet Certes. Mais on vous a quand même reproché votre complaisance, à l’époque. Ce que j’ai très bien expliqué, c’est que la littérature dans les années 1970 et 1980 était au-dessus de la morale. Au-dessus des lois. Aujourd’hui, la morale est au-dessus de la littérature. Ça a changé. Ce serait amusant de voir aujourd’hui si Nabokov écrivait Lolita comment ça serait reçu. Ça déclencherait un scandale formidable. La littérature devient-elle trop propre ? Je pense que c’est quand même bien que la morale soit au-dessus de la littérature. Mais en même temps, ça paraissait naturel à l’époque. C’est vrai qu’on aurait pu avoir une réaction morale, moi le premier. J’étais moi-même un peu scandalisé par la littérature de Matzneff, mais en même temps, il avait du talent. C’est incontestable. Le talent en France, c’est toujours la grande excuse. Camille Kouchner vient de jeter un autre pavé dans la mare avec La familia grande, qui dénonce l’inceste de son beau-père, Olivier Duhamel, une vedette médiatique en France. Que pensez-vous des livres qui servent à faire des révélations, aujourd’hui ? Il y en aura d’autres. Parce que c’est une époque aujourd’hui d’insurrection morale. Est-ce que des livres comme ça auraient eu le même succès à l’époque ? Je n’en sais rien. Ces livres interrogent la société sur son évolution. Sur ce qu’elle permet et ne permet pas. C’est fondamental. Vous lisez encore beaucoup ? Deux ou trois livres par semaine, pas plus. Avant ? Ouh là ! C’était au moins une dizaine ! Mais je n’ai jamais fait de lecture rapide. Jamais ! Le style, c’est 50 % d’un livre, surtout d’un roman. Et la littérature québécoise ? Vous la suivez du coin de l’œil ? J’ai fait des découvertes du temps d’Apostrophes, mais maintenant non, je suis plus sage. Je suis moins hardi. Moins curieux. Je sais que mon livre prône le contraire, mais c’est vrai qu’avec l’âge, il faut réduire. On ne peut pas avoir de curiosité pour tout ! IMAGE FOURNIE PAR LA MAISON D’ÉDITION … mais la vie continue, de Bernard Pivot … mais la vie continue, de Bernard Pivot. Albin Michel. 200 pages. En librairie le 24 février
LesDictées de Bernard Pivot : l'intégrale + un CD Bernard Pivot vous dicte ses cinq dictées préférées. «''La grammaire est une chanson douce'', comme dit Erik Orsenna, et, même si elle contient des mots vaches, la dictée est une ludique et aimable façon de tirer la langue aux mots pour ne pas en avoir peur.
Décider de continuer à travailler alors que l'heure de la retraite a sonné depuis bien longtemps… Cela semblerait bien impensable à bon nombre de seniors. Et pourtant, certains ont fait ce choix par passion pour leur métier qui est tout simplement leur raison de vivre ! Mais hélas, arrive un moment où le corps ne suit plus et la vieillesse les oblige à mettre un terme à leur longue carrière… À 86 ans, Bernard Pivot aurait sans doute aimé poursuivre encore quelque temps son activité de chroniqueur littéraire dans les colonnes du Journal du Dimanche, mais c'était compter sans sa santé qui se détériore chaque jour un peu plus. “Ce qui me fait peur ? La mort”, avouait-il début janvier. Si Bernard cesse cette collaboration à laquelle il tenait tant, c'est qu'il est à bout de souffle, murmure-t-on dans le monde de l'édition. Il se dit même qu'il serait au plus mal, ce qui expliquerait pourquoi le JDD a publié ce dimanche 30 janvier cette chronique en forme de mort annoncée dans laquelle la journaliste Anna Cabana a adressé à l'homme de lettres un vibrant message d'adieu. Notre éternel professeur de littérature national, notre héros de l'orthographe, notre Apostropheur en chef, bouillonnant de culture et d'exigence, notre chroniqueur facétieux et fidèle, piquant et ponctuel, prend sa retraite », écrit avec lyrisme l'épouse de Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale. Mais l'intéressé a-t-il été en mesure de lire cet hommage plein de fougue ? Rien n'est moins sûr. Hospitalisé depuis un mois selon nos informations, l'homme de lettres qui vient tout juste de publier un recueil de souvenirs … Mais la vie continue, serait très affaibli. Sentait-il déjà ses forces l'aban-donner lorsqu'en 2018, sur les conseils de [s]on médecin », il avait annoncé annuler la tournée de son spectacle, adapté de son livre Au secours, les mots m'ont mangé ! en raison d'un gros coup de fatigue », comme il le confiait alors à Nice-Matin ? Puis, l'année suivante, il quittait à la surprise générale la présidence de l'académie Goncourt, une fonction qu'il occupait depuis cinq ans et dans laquelle il s'était beaucoup investi. Une fois encore, son âge s'était rappelé à lui. Avec courage, il continuait pourtant à délivrer son billet toutes les semaines dans le JDD, comme il en avait pris l'habitude depuis trente ans, jusqu'à ce qu'il soit admis à l'hôpital. Invité d'Augustin Trapenard sur France Inter dans l'émission Boomerang, le 4 janvier dernier, quelques jours seulement avant son hospitalisation, le légendaire présentateur d'Apostrophes et de Bouillon de culture s'était laissé aller à des confidences troublantes Ce qui me fait peur ? La mort. J'ai toujours pensé à la mort. Quand mon meilleur ami est mort, j'avais 40 ans, et lui en avait vingt de plus. Plus on avance en âge, plus on se dirige vers l'acte final et plus on y pense. » Espérons que ces bouleversants aveux ne laissent pas augurer du pire. Valérie EDMOND
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