La scène se passe pendant les 90 ans de la grand-mère. Une centaine de personnes, quatre générations et plusieurs branches de la famille sont réunies pour l'occasion. Un diaporama est projeté sur grand écran. Photo après photo, défilent les images de réunions de famille, des célébrations, et bien sûr les portraits des proches disparus… Le grand-père emporté quelques années plus tôt, l'oncle fauché dans un accident de voiture, la tante décédée prématurément… À chaque portrait, les applaudissements de ceux qui les ont connus. Puis au milieu de ses figures familiales apparaît l'image d'une grande maison jaune aux volets verts. Tonnerre d'applaudissement suivi d'une standing-ovation. Il aura suffi de cette seule image de la maison familiale pour faire vibrer à l'unisson toutes les générations en membre de la familleCar une maison est bien plus qu'un simple patrimoine matériel. Il suffit de voir le vocabulaire qui lui est consacré pour se convaincre qu'elle fait figure d'être vivant. Ne dit-on pas des maisons qu'elles ont une âme ? Ne portent-elles pas officiellement un nom ? Ne fête-t-on pas parfois leur anniversaire ? Et si, sur le plan affectif, la maison agissait comme un membre de la famille à part entière ? Alberto Eiguer, psychanalyste et auteur de L'inconscient de la maison Dunod, témoigne de la puissance affective d'une maison. Lors d'un entretien clinique, dans le cas d'un trouble psychologique, on demande aux patients s'ils n'ont pas vécu un déménagement ou la perte d'une maison avant l'apparition des symptômes déclencheurs. »Pour Christine Ulivucci, psychologue trans-générationnelle et auteur de Psychogénéalogie des lieux de vie Payot, la perte d'une maison renvoie au passage du temps, à la séparation avec l'enfance, à une désinscription dans la lignée, à quelque chose à laquelle on ne pourra plus revenir ». En la quittant, certains gardent en souvenir ses plans avec parfois le fantasme de la reconstruire un jour à l'identique, d'autres retournent régulièrement sur les lieux comme en pèlerinage, d'autres encore demeurent longtemps dans l'incapacité de repasser devant. Le coeur du roman familialPas besoin d'un château en Vendée ou d'un manoir du xviie siècle pour accéder au statut de maison de famille. Ce qui la distingue d'une simple résidence secondaire, ce sont avant tout les souvenirs qui y sont partagés, la mythologie familiale qui s'y est constituée, les petits rituels qui s'y sont créés. Pour Christine Ulivucci, une maison de famille implique un vécu. Elle est liée à l'origine, à la filiation, à une inscription dans la famille sur une ou plusieurs générations. C'est le lieu dans lequel se construit le récit familial, quelque chose que l'on peut mettre en commun. Même si ce récit est fallacieux et peut parfois enfermer, il permet aussi une certaine pérennité et stabilité ». Ce roman familial est le coeur même de sa fonction, selon Alberto Eiguer Elle est le lieu où se raconter des histoires, créer des légendes, son rôle est de rassembler pour raconter, que les histoires soient déformées ou pas. »Galerie de portraitsDes histoires en commun, Léo Dancilleux et ses dix cousins en ont à revendre. Ils viennent de céder Condat, leur demeure du Limousin, dans la famille depuis plus de 150 ans et témoin indéfectible de leur jeunesse. À Condat, ils ont partagé les mêmes souvenirs, les mêmes sons, les mêmes sensations, voire les mêmes expressions. Le fameux Raboullez vos auges ! » de la grand-mère s'est transmis sur trois générations. C'est à travers les portraits ornant les murs qu'ils ont appris l'histoire de leurs ancêtres. Pour qu'une maison devienne une maison familiale il faut y laisser des archives, qu'elle puisse raconter une histoire, qu'il y traîne de vieilles photos, de vieux objets… Mais à l'ère du numérique, y aura-t-il encore des photos qui traîneront dans les maisons ? » se demande Léo, qui simultanément à la vente du Limousin et à la naissance de son premier petit-fils a acheté une longère dans le Vexin. J'espère qu'avec le temps elle deviendra à son tour une maison de famille. Mes petits-enfants y trouveront peut-être mes livres, mes tableaux, mes vinyles… Mais réussira-t-on à créer un corpus pour constituer une histoire ? Mon petit-fils du haut de ses 2 ans a déjà ses petits rituels… »Trois générationsElvia, 37 ans, est petite-fille d'exilés espagnols qui ont fui la dictature. Sa maison dans les Pyrénées orientales est le seul lieu qui subsiste de l'histoire familiale. Au départ conçue pour la retraite de ses grands-parents, elle est devenue une véritable maison de famille à l'arrivée de la troisième génération dont fait partie Elvia. Mes parents étaient déjà adultes quand mes grands-parents ont construit la maison. Ils n'ont pas le même lien émotionnel que nous avons mes cousins et moi. Depuis notre enfance, on s'y retrouvait quitte à s'entasser à 18 ou à planter une tente dans le jardin. »Car, de l'avis général, ce lien viscéral à la maison se tisse dans l'enfance. Une fois créé, il se resserre et se desserre en fonction des âges, des envies d'ailleurs et revient souvent en force à la naissance du premier enfant. Ce lien spécial s'est manifesté à la naissance de mes enfants. L'un de mes premiers réflexes a été de les emmener encore nourrisson dans la maison. Je ne sais pas trop pourquoi mais c'était un besoin. » Des présentations officielles en somme, un peu comme on viendrait présenter son enfant à un aïeul…Un sentiment de sécuritéC'est dans cette petite maison sans prétention qu'Elvia et ses cousins ont développé des valeurs communes, comme le goût de la nature et de la liberté Plus que la maison, c'est le site dans lequel elle est située qui a été fondateur. On y a goûté à la nature, à la liberté et à l'autonomie la plus totale. Ces valeurs sont maintenant ancrées en nous. »À force de s'y retrouver toutes les vacances, Léo et ses cousins eux aussi ont partagé au fil des années les mêmes valeurs de solidarité, de fidélité et de sens du partage. Ils ne les auraient peut-être pas en commun sans ce lieu de retrouvailles. Léo en est certain Tout aurait été différent sans cette maison. »Pour la psychologue Christine Ulivucci, celui qui a une maison de famille a certainement un sentiment de sécurité supérieur à celui qui n'en a pas. Même si on n'y est pas, on sait qu'elle existe, elle est un peu le symbole que la famille aussi existe ».Au même titre qu'on célèbre les âges d'un parent ou d'un proche, les familles de Léo et Elvia ont fêté l'anniversaire de leur maison en grande pompe. Pour ses 150 ans, Condat a été le théâtre d'un grand bal costumé, hommage à un ancêtre par alliance, Hector Crémieux, librettiste d'Orphée aux Enfers, dont les partitions envahissaient la bibliothèque de Condat. Il y a dix ans, dans une salle des fêtes du village d'Eus, la famille d'Elvia et une centaine de convives, célébraient les 30 ans de la maison. Nous avions réuni tous les proches qui l'avaient fréquenté. » Le prochain anniversaire est déjà à l'ordre du acte de générositéVéronique vient d'une famille nombreuse originaire du Pas-de-Calais. Les maisons familiales, elle connaît ! Et elle en a passé des moments du côté de sa mère, comme du côté de son père Quand on fait la démarche de garder une maison familiale c'est un véritable acte de générosité, c'est parce qu'on est animé par la valeur accueil. Derrière une maison de famille, il faut la volonté de rassembler. C'est le choix d'un mode de vie. »Pour que cela fonctionne, il faut donc une âme fédératrice mais également une bonne capacité d'adaptation car à chaque fois qu'on met les pieds dans la maison, même à l'âge adulte, c'est toute sa place dans la fratrie qui se rejoue à chaque séjour. C'est toujours la même histoire. Chacun réaffirme sa place. En même temps, c'est aussi l'occasion de mesurer à quel point on a évolué ! » plaisante Véronique avant de poursuivre Si cette maison a toujours été un lieu de ressourcement par son environnement, paradoxalement, enfant, cela n'a pas toujours été le lieu où je me suis sentie le plus exister. »Se créer des racinesSi certains s'inscrivent dans l'histoire d'une maison, d'autres cherchent à créer leur histoire à partir de zéro. On constate que ceux qui cherchent à fonder une maison de famille sont souvent ceux qui ont en ont vécu l'expérience étant enfant. Il y a un côté nostalgique. Souvent ce sont de jeunes couples autour de 35 ans qui viennent d'avoir un enfant qui se mettent à rêver d'une maison. Ils veulent offrir à leurs enfants cet enracinement et cet attachement à un lieu », constate Eric Chatry, cofondateur de Je Rêve d'une Maison, un site immobilier au départ spécialisé dans les résidences secondaires. Pourtant les raisons plaidant en leur défaveur sont nombreuses - gouffre financier, fiscalité, fâcheries, éloignement géographique… -, si bien qu'elles ont du mal à trouver repreneur. Un cousin de Léo a réussi à garder les granges de Condat. Dans la famille de Véronique, la vente n'est encore pas à l'ordre du jour mais ils sont déjà quelques-uns à avoir pris racine ailleurs. Quant à Elvia, la question ne se pose même pas C'est inconcevable qu'elle disparaisse. Ce n'est pas une option. Cette maison est une évidence. Elle fait partie de la famille. »Un besoin de réinventionÀ l'ère de la globalisation, du développement du tourisme et de la mobilité, la maison familiale ne serait-elle pas devenue anachronique ? Le marché de la résidence secondaire a beau être en baisse, les gîtes ruraux, hôtels et autres résidences de vacances revendiquant l'esprit maison de famille » pullulent, preuve que ce fantasme est encore bien présent dans nos imaginaires. On constate que les gens continuent d'acheter des maisons dans lesquelles se rassembler. La question de l'être ensemble et de l'inscription dans un groupe social est toujours aussi importante. Ce qui a changé c'est la notion d'être ensemble qui est peut-être moins connotée famille et davantage tournée vers le cercle amical », analyse Christine Ulivucci. Fini les familles de 6 enfants et les cousinades à 50, la notion de tribu implique désormais amis, couples éclatés, familles recomposées… Pour s'adapter et assurer la pérennité de ces points d'ancrage, les maisons ont sans doute besoin de se réinventer. C'est de ce postulat que sont partis Eric Chatry et Stéphane Buthaud quand ils ont créé le concept de Je Rêve d'une Maison. L'idée est partie de la frustration des gens de ne pas avoir cette dimension d'enracinement. Nombre d'entre eux travaillent à l'étranger et ont besoin d'un point de ralliement. Par ailleurs, je m'intéressais beaucoup à l'économie collaborative. Aujourd'hui, ce qui compte, c'est l'usage et non la possession », déclare Eric Chatry. Nouveaux modèlesSachant qu'en France, le taux d'occupation des résidences secondaires est d'environ trente-cinq jours par an, soit seulement 10% du temps, les deux associés avaient imaginé un modèle de maison en temps partagé entre à deux, trois ou quatre familles. Depuis quelques années nous assistons à une inversion autour de la résidence secondaire, celle-ci s'inscrivant dans la continuité alors que la résidence principale est plus volatile en fonction des changements de travail et des déménagements successifs. La maison de famille est vue comme le socle qui offrira une continuité dans la vie. »La mobilité, le télétravail, l'allongement de l'espérance de vie, le besoin de déconnexion sont autant d'évolutions qui pourraient offrir une nouvelle vie aux maisons de famille. Le besoin de s'ancrer pendant un mois dans le Berry fait sens quand on est toute l'année entre Singapour ou Hong Kong. Elles deviennent non seulement des lieux de ralliement mais offrent du temps de qualité inscrit dans les nouveaux modes de vies de mobilité des CSP + », poursuit l'expert. Si la formule de la maison partagée a bien fonctionné, elle était bien trop chronophage et les deux associés ont préféré se recentrer sur le marché de la résidence principale. On y reviendra peut-être. On avait dix ans d'avance mais la tendance est bien là . Prenez par exemple le succès d'Airbnb ! Il y a quinze ans, qui aurait imaginé abandonner sa maison à un inconnu ? »L'indivision heureuseSouvent la solution par défaut lors d'une succession, l'indivision peut se transformer en source de conflits. Quelques conseils pour garder une maison en évitant les fâcheries. Si la vente n'est pas à l'ordre du jour, fixer les règles devant notaire en signant une convention d'indivision, d'une durée maximale de cinq ans, qui fixe les droits et devoirs de chacun et permet d'anticiper les modalités de sortie d'un indivisaire. Désigner un gérant pour les actes de gestion un compte bancaire commun pour les frais d'entretien alimenté la durée, les jours d'occupation et les tâches de gré des pagesLa maison - d'habitation ou de famille » - a une place importante dans la littérature française. À lire ou à relire Du côté de chez Swann, Marcel Proust. La maison de la tante Léonie, où est née la fameuse madeleine de Proust. La maison de l'été, Patrick Cauvin. Un manoir à Saumur. Les rires, les repas, les souvenirs accumulés au fil des étés et de la douceur angevine. Avec vue sur la mer, Didier Decoin. J'ai écris ce livre pour dire que je n'habite pas une maison mais que j'ai été habité par elle », explique l'auteur. Tout est dit. Maisons de famille, Denis Tillinac. Une maison où le narrateur en crise vient se ressourcer et se retrouver. Maison mère, Catherine Clément. L'auteur y évoque son ancienne demeure, son histoire, les souvenirs qui s'y rapportent.
Destechniques artisanales transmises de génération en génération. La qualité de la fabrication française n’est plus à prouver dans l’univers de la literie. Rien ne vaut cette option pour tous ceux qui sont en quête de confort optimal pour passer des nuits douces et paisibles.
Les Marpa sont des maisons de retraite implantées en milieu rural. Imaginées par la Mutualité sociale agricole MSA au milieu des années 1980, elles ont pour but de permettre aux personnes âgées issues de milieu rural de continuer à vivre dans leur environnement familier. Il existe aujourd'hui près de 130 Marpa. Chaque projet de maison de retraite rurale reçoit le soutien financier d’une caisse de MSA et résulte d’un partenariat avec les collectivités territoriales. Une fois construite, la maison est gérée au quotidien soit par une association à but non lucratif, soit par une collectivité locale. Les Marpa proposent des logements à usage privatif et des espaces de vie collectifs, qui sont gérés par un responsable de Marpa aidé d'une équipe de professionnels de la prise en charge des personnes âgées. Elles sont de petite taille une vingtaine de places, et leur mode de fonctionnement implique largement les familles des résidents. Les Marpa accueillent aussi bien des personnes valides que des personnes en légère perte d’autonomie.
Atravers les différents projets déjà initiés, nous accordons une importance toute particulière à la biodiversité, au respect de l'environnement et des ressources, ce projet n'est donc qu'une continuité de ce que nous avons déjà initié. Les mots phares de ce projet sont pédagogie, innovations écologiques et biodiversité, des termes importants et des concepts que nousL’affaire à traiter était de la routine pour Peter Peter, le frère de Simon, a fait carrière comme avocat après avoir étudié le Droit à l’université. Il est très compétent dans son métier, et Simon ne pouvait pas l’ignorer malgré les ressentiments qu’il avait envers sa famille. Simon n’avait pas d’ailleurs les moyens de se payer un autre avocat. Simon a longuement discuté de l’affaire au téléphone avec Peter. Ce dernier lui a ensuite expliqué qu’il s’agissait a priori d’une affaire de routine. Simon pouvait ainsi compter sur Peter pour plaider sa cause au tribunal, bien qu’il ait préféré une autre option eu égard à ses intentions de revanche. aE4Dgn. 358 147 448 394 479 91 438 451 269